Ibrahim Keivo
Débutée en juillet dernier, l’exposition L’Orient sonore nous invite à entendre et voir les patrimoines musicaux oubliés ou menacés. Grâce aux trésors numérisés par la fondation Amar, on découvre les collections de maisons de disques occidentales qui tendaient déjà l’oreille vers l’Orient au début du siècle dernier. Réflexions, documents inédits et autres captations de musiques orales créent une préoccupation profonde sur la préservation de ces arts sonores précieux. Dans ce cadre, conférences et concerts sont proposés, dont celui, incontournable, d’Ibrahim Keivo. La musique de ce luthiste arménien est unique : outre des puissances scénique et vocale à couper le souffle, elle est un relai générationnel et historique. L’artiste multilingue a sillonné les terres de la Djezireh, région mésopotamienne syrienne, où Arméniens, Assyriens, Chaldéens, Kurdes, Syriaques et Yezidi partagent terre et culture musicale. Une mine d’or de traditions ancestrales, recueillies par ce talentueux joueur de luth, qui maîtrise toutes les formes de cet instrument. Au buzuq, au saz ou au baghlama, Ibrahim Keivo nous berce d’un orientalisme enchanteur et pluriculturel.
LPB
> Le 11 au Mucem
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