Identités Remarquables | PinkNoColor
La vie en rose
Nous avons rencontré PinkNoColor, quintet mixte basé à Marseille, à la veille de la sortie de son premier album, Sweet Meteorite, et peu de temps avant une belle tournée.
PinkNoColor, c’est l’histoire de deux filles et trois gars, multi-instrumentistes et professionnels de la musique, qui ont décidé de vivre une expérience musicale ensemble en concentrant toutes leurs influences et leurs passés respectifs au service d’un nouveau son, élaboré et novateur. Ils n’en sont pas à leur premier essai, vu que trois d’entre eux (Anna Stratseva, Patrick Ferné et Uli Wolters) faisaient partie du groupe Kabbalah, qui explorait déjà des sonorités jazzy world et aspirait à des métissages, tandis que les deux autres (Chris Isselée et Aurélie Agullo) s’exprimaient déjà depuis plusieurs années dans d’autres formations, plus ou moins dans les mêmes influences. Nous les avions vus en concert il y a deux ans à la Fiesta des Suds, alors qu’ils en étaient à leurs débuts, et n’avaient pas encore totalement trouvé leur identité. En deux ans, ils ont ainsi pu prendre le temps de peaufiner leur album (le groupe a été soutenu par la Mesón et a bénéficié de nombreuses résidences, puis d’un travail en studio), de le travailler à son rythme. Résultat : un son très épuré (malgré la multitude d’instruments), mélangeant allègrement et avec finesse toutes leurs influences (africaines, pop anglo-saxonne, électro, jazz, etc.). Cette période a permis à chacun de trouver sa place, de s’exprimer sans qu’aucun ne prenne le dessus, et même si certains ont l’air d’être mis plus en avant sur scène, c’est pour mieux faire ressortir le son des autres au détour d’un refrain ou d’un changement de rythme. Pour mieux nous surprendre. Ce travail de groupe contribue à une création musicale dont le résultat s’avère très abouti. La création est collective, vraiment, et cela s’entend. Les textes en anglais leur ont paru évidents, d’autant que l’univers anglo-saxon leur est familier et que oui, ça sonne mieux ! Loin de toute fadeur donc, se déroule ici un univers très coloré et hétéroclite, où les filles s’occupent du violon, du clavier et de la batterie, tandis que les gars chantent et électrisent l’air de leurs basses et guitares.
À l’écoute de l’album, on ne peut plus dire que le groupe se cherche encore tant il déroule une vraie personnalité tout en flirtant avec la pop, le rock, le jazz et même le hip-hop. Le tout en proposant un univers singulier à chaque titre, même si nous avons une préférence pour le très aérien I Lose Control, le rythmique Flowers Sunshine ou encore le très grisant Moses. Il ne nous reste plus qu’à aller les (re) découvrir sur scène, impatients de les voir vivre cette aventure en direct.
Cécile Mathieu
Rens. www.pinknocolor.com.
L’album Sweet Meteorite est dans les bacs.