Et(h)ernel

Dans cadre d’un partenariat avec les festivals RIAM et Actoral, la Compagnie fait résonner deux œuvres d’Iñaki Bonillas et Bertrand Lamarche… Une juste mise en écho rapide à parcourir, mais qui offre le sentiment d’un instant d’éternité.

Sitôt entré dans le lieu d’exposition, on est littéralement happé par la vidéo de Bertrand Lamarche : hypnotique, frontale, elle occupe la majeure partie de l’espace. Cette œuvre, ainsi que celle d’Iñaki Bonillas forment à elles seules l’exposition. Un choix plus que succinct, justifié par la forte présence de la vidéo, plan fixe d’une platine lisant un disque recouvert de cire dont le mouvement crée des fils de cire en perpétuelle transformation. Les formes obtenues, frémissantes, dégagent quelque chose d’organique et de vivant par les courbes qu’elles adoptent et le souffle qui semble les animer. Elles peuvent également être perçues comme des dessins de la musique : elles sont, en effet, visuellement proches du trait. La vidéo, en boucle, semble jouer comme un moment infini, où l’instant d’après ressemble et diffère à la fois de celui d’avant. Cette répétitivité est accentuée par les bruits mécaniques auxquels font écho ceux de l’installation de Bonillas, où dix casques diffusent des sons d’obturateur de différents appareils photos. Cela semble être un point essentiel sur lequel se répondent les deux œuvres : celui de percevoir la musicalité, la grâce d’objets usuels. Les artistes détournent habilement le regard communément posé, faisant oublier leur fonctionnalité première… qui n’est, en l’occurrence, rien d’autre que de créer de l’art.

Estelle Wierzbicki

Iñaki Bonillas et Bertrand Lamarche – Écrit sur du vent, dans le cadre d’ActOral et des RIAM : jusqu’au 31/10 à la Compagnie (19 rue Francis de Pressensé, 1^er).
Rens. : 04 91 09 04 26 / www.la-compagnie.org

Pour en (sa)voir plus : www.riam.info / www.marseilleexpos.com/blog