Alors que nous devrions célébrer en grandes pompes la sortie du numéro 400, l’heure n’est pas à la fête au sein de la rédaction, pour le moins anxieuse à l’idée que ce numéro, l’avant-dernier de l’année, ne soit l’avant-dernier tout court de sa pourtant longue existence. Car cela fait désormais plus de seize ans que Ventilo accompagne vos sorties et vous invite à découvrir les initiatives artistiques et culturelles qui font la richesse de Marseille et ses (grands) alentours. Seize ans que nous répertorions gratuitement, dans un agenda qui se décline sur papier, sur le web et via une application, tous les événements du territoire, en mettant l’accent sur les propositions — y compris les plus confidentielles — qui nous paraissent les plus intéressantes ou atypiques. Le tout dans une totale et farouche indépendance. Une indépendance que nous revendiquons haut et fort depuis 2001, mais qui a un prix. Exorbitant. Certes, Ventilo, qui ne perçoit aucune subvention, dépend intégralement des recettes publicitaires — provenant d’annonceurs dépendant eux-mêmes de subsides publics en régression, d’où la situation que nous connaissons. Mais, là où d’autres (journaux, blogs…) jouent régulièrement le jeu des compromissions, cédant à l’insupportable chantage « article contre pub » — beaucoup plus répandu qu’on ne le croit et que nous considérons pour notre part comme un non-sens absolu —, nous avons toujours mis un point d’honneur à bien séparer les choses : la rédaction d’un côté, le « commercial » de l’autre. Au-delà même de notre appartenance à un secteur peu lucratif et en crise, cela n’a évidemment pas contribué à la prospérité financière du journal… C’est pourquoi nous nous en remettons aujourd’hui à nos lecteurs et leur demandons de faire, pour une fois, comme si ce journal était payant, pour qu’il continue dès l’an prochain à vous guider dans le monde culturel local. Une fois sur 400, c’est peu, voire dérisoire. Au risque de se répéter, l’indépendance a un prix. À vous de décider lequel.
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