Jacques Léonard – L’Esprit nomade au Musée Réattu
Partons vers Barcelone, depuis Arles. Et avec Jacques Léonard, s’il vous plaît. Conformément au médium local préféré, on y va via la photo, au départ du Musée des Beaux-Arts. Avec cent cinquante clichés de la communauté gitane, datés des années 50 à 75, Léonard tire le portrait de l’intérieur d’une vie quotidienne, lui valant le rapprochement avec ce que l’histoire de l’art appelle le courant de la photographie humaniste. Passé par le cinéma de chez Gaumont puis beurrant ses épinards avec la photographie publicitaire, le semi-gadjo (sa veine gitane venait de son père) image en argentique l’ordinaire avec des compositions extraordinaires. Elles sont dynamiques, comme dans División Azul, avec des embrassades poignantes ; décalées, comme aux Arènes de Malaga avec une foule d’hommes sérieux, un moins sérieux, et un tout petit chien dans un panier ; ou contrastées, avec visages sereins, occupés et tissu à pois, avec La Tuna, Passage de la Vinyeta. Entre reportages historiques et intimité d’une culture, ses pellicules parfois voilées de mystère — pour cet artiste peu connu en France — se découvrent là, emblématiques et inédites.
MD