Jayce et les conquérants de la lumière
Vous le savez comme moi, Ventilo est un journal engagé. A la rédaction, on ne s’en laisse pas compter et, bigre, on n’est pas dupe des manipulations éhontées que, chaque jour, les puissants tentent de mettre en œuvre. Ainsi, Cynthia C. — dont je tairais le nom pour ne pas faire de peine à la famille Cucchi — a, la semaine dernière, mis fin avec courage à cette gigantesque entreprise de déstabilisation vestimentaire qu’était Sauvés par le gong. Aujourd’hui, c’est une des grandes injustices du XXe siècle qui nous intéresse, je veux bien sûr parler de l’arrêt troublant autant que soudain de Jayce et les conquérants de la lumière. Tout commence au milieu des années 80. Cette série, créée par Haskell Barkin et le bien nommé Jean Chalopin, n’est pas uniquement l’histoire émouvante d’un fils (glabre) qui part à la recherche de son père (velu), afin de mettre fin au règne (tentaculaire) de machines dont le nom seul suffit à effrayer mon berger allemand : les « monstroplantes » (brrrrrr). Non, c’est aussi l’alliance graphique de la France, du Japon et des Etats-Unis pour concevoir une série dont la splendeur esthétique n’a d’égale que la qualité Pop corn du générique. L’essentiel n’est d’ailleurs pas là. Cette ode à l’amitié entre les peuples de l’axe du bien et à la fin du terrorisme arboricole a été discrètement arrêtée au soir du soixante-cinquième épisode, sans connaître de dénouement digne de ce nom. Officiellement, Mattel n’était pas satisfait des ventes de produits dérivés. Vous ne m’ôterez toutefois pas de l’idée que Jean Chalopin craignait les effets pileux du cosmopolitisme jaycien. Tu ne l’emporteras pas au paradis, galopin va.
Romain Carlioz