Jours [et Nuits] de Cirque(s) sans fin
L’équipe du CIAM a fait sien l’adage « Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras » en proposant un festival « sans fin » sous forme de rendez-vous tous les week-ends en lieu et place de sa manifestation annuelle du mois de septembre. Au lieu de jouer à la roulette russe avec une programmation internationale, sous chapiteau et à une date où le virus risque de revenir en force, Chloé Béron et Philippe Delcroix ont préféré, entre autres, programmer la roue de la mort de la Meute. Clin d’œil sarcastique ou pas, le message est là : continuons à vibrer ensemble et à faire vivre le spectacle vivant et les compagnies tout en mesurant les risques des retrouvailles. Des zones distinctes dans les gradins garantissent la sécurité de chacun autant que la proximité des artistes, le plein air rassure, et la jauge réduite rajoute un côté privilégié à la représentation. Les extraordinaires couchers de soleil s’invitent aux représentations et la restauration brillamment assurée par la Roulante (qui officie habituellement à cette époque pour le festival Occitanie fait son cirque dans le Off d’Avignon) nous fait prendre la mesure de l’importance de la convivialité dans la réussite d’un évènement culturel.
À mi-parcours (débuté le 12 juin), ce festival improvisé et concocté avec la bonne volonté artistique et financière de tous tient toutes ses promesses. Le spectacle de la Meute, 78 tours, acte V sur les treize imaginés par l’équipe du CIAM, a séduit son public par sa poésie, le contraste entre musique douce et loopings vertigineux, son humour et un discours qui ne pouvait que nous accrocher : « Qui d’eux ou de nous (les voltigeurs) tournent le plus en rond ? ». Au CIAM en tout cas, on va de l’avant : le week-end prochain, le traditionnel petit cabaret, piste partagée entre circassiens et musiciens, se fera sous les étoiles, puis deux compagnies locales auront carte blanche, la Mondiale Générale et ses agrès de bois, et la Sociale K, compagnie marseillaise en résidence au CIAM qui proposera peut-être un avant-goût de sa prochaine création. La surprise prévaut pour les derniers actes, conditionnés, on s’en doute, à l’état du monde et la disponibilité des artistes. Et si les spectacles affichent complets, pas de panique : une représentation dans l’espace public est souvent offerte, comme ce fut le cas pour la compagnie El Nucleo aux Allées provençales en plein shopping du samedi.
MA
> Jusqu’au 27/09 au CIAM – Centre International des Arts en Mouvement (Aix-en-Provence).
Rens. : 04 65 04 61 42 / http://joursetnuitsdecirques.fr/
Le programme complet de Jours [et Nuits] de Cirque(s) sans fin ici