Kamikaze girls – (Japon – 1h42) de Tetsuya Nakashima avec Kyoko Fukada, Anna Tsuchiya…
Momoko, jeune fille solitaire type Lolita en dentelles, est totalement passionnée par la période rococo versaillaise. Suite à une petite annonce pour vendre des contrefaçons Versace, elle rencontre Ichigo, membre castrateur d’un gang motorisé de féministes marginales… (lire la suite)
Au pays de Candy…
Momoko, jeune fille solitaire type Lolita en dentelles, est totalement passionnée par la période rococo versaillaise. Suite à une petite annonce pour vendre des contrefaçons Versace, elle rencontre Ichigo, membre castrateur d’un gang motorisé de féministes marginales. Toutes deux précipitées dans une ambiance oscillant entre conte de fées, manga et film de yakuzas, elles vont apprendre à se connaître, à se respecter et à s’apprécier : l’histoire d’une amitié pas comme les autres au pays du soleil levant… Après un début très prometteur (notamment un passage particulièrement amusant en forme de faux documentaire sur le XVIIIe siècle français et des flash-back en animation façon clip de Gorillaz), ce bonbon pop jap’, version psychédélique d‘Amélie Poulain, laisse un arrière-goût acidulé. Passé le premier quart d’heure, l’ambiance retombe comme un soufflé mal ficelé, les scènes deviennent longues et sans surprise et ce qui aurait pu faire de ce Kamikaze Girls une comédie légère et agréable se retourne contre lui jusqu’à en donner un bizarre sentiment de vide et de ratage. Le grain de folie quitte l’écran très vite, remplacé comme trop souvent par une facture formelle qui (sur)plombe tout le reste, et surtout le fond. Certes, si l’on isole chacune des séquences (ou presque), on sent que la réalisatrice a un vrai talent et que sa maîtrise des effets — que ce soit au niveau du cadrage, de la lumière, de l’esthétique ou du montage — n’est pas à prouver. Ses bourrages et trucages visuels ne parviennent néanmoins pas à endiguer une déconfiture promise, faute d’une réelle capacité à renouveler l’originalité de l’œuvre présentée. Quant à l’histoire, relativement confuse, qui s’embourbe elle aussi dans une répétition de saynètes, elle représente probablement la plus grande faiblesse de ce produit estampillé « midinettes ». De kamikaze, ce long-métrage n’a de fait que le titre. Et les vrais kamikazes seront les quelques spectateurs qui prendront le risque d’aller le voir !
Lionel Vicari