Klaxon
Vous pouvez embrasser les mariés
Avec Klaxon, l’équipe du OFF propose pendant tout le mois de mars (et pour toujours…) des soirées conviviales célébrant l’union entre un artiste et un commerçant de la ville. Des rendez-vous modestes pour un concept « capital ».
Si, en dépit — à cause ? — du succès du Banquet de Platon, certains pouvaient encore douter de la pertinence, voire de la légitimité, du OFF, nul doute que la réussite à tous les niveaux du Kino et l’arrivée de Klaxon vont effacer les dernières réticences… Klaxon ? Plus qu’une programmation au long cours, un acte fondateur venant (ré)affirmer les principes et les valeurs du OFF, à savoir permettre aux Marseillais — artistes bien sûr, mais aussi simples citoyens — de se réapproprier cette Capitale et, surtout, leur ville, en pensant au-delà de 2013. Il semble en effet nécessaire de rappeler ici que l’équipe du OFF, qui passe aujourd’hui à l’action après avoir fait office de plateforme critique pendant des années via son site web, n’entend pas oublier ses fondements dès le lendemain de la prochaine Saint Sylvestre. Chaque porteur de projet est ainsi encouragé à dépasser le côté événementiel de la chose pour faire perdurer son activité grâce au financement et aux retombées médiatiques assurées par le OFF.
Klaxon participe pleinement de ce mouvement. Il en est même, sans doute, le symbole le plus fort, même si sa programmation, modeste (volontairement) et en constant work in progress (par principe), ne le reflète pas de prime abord.
Partant du principe « qu’une Capitale de la Culture se doit de remettre au centre de l’attention deux acteurs d’une ville : l’artiste et le commerçant », Klaxon propose des petites formes (concerts, expos, performances…) « qui feront “pouet” » pendant tout le « mois des fous » (ça tombe bien) pour célébrer cette improbable alliance. Dans le rôle de l’agence matrimoniale, le OFF organise la rencontre entre les lieux et les artistes qu’il a « labellisés » au préalable. Un rendez-vous arrangé, donc, mais qui donne parfois lieu à de véritables coups de foudre, comme peuvent en témoigner le photographe Samuel Guigues et l’agence immobilière Terrasse en Ville, qui se diront « oui » le dernier week-end de mars pour l’apothéose de Klaxon à la Plaine (puis au Cours d’Estienne d’Orves).
Il s’agit donc ici de faire en sorte que chacun, spontanément, se sente investi et joue à sa manière le rôle d’ambassadeur de la Capitale, quand bien même il ne serait pas coutumier des programmations culturelles – cf. les lunetiers, caves à bière et autres salons de coiffure présents ici. De fait, il n’y a pas de sélection dans la programmation : tout le monde est invité à la noce. Une fois n’est pas coutume, on va donc avoir de bonnes raisons de klaxonner…
CC