La cicatrice intérieure + Liberté la nuit – Deux films de Philippe Garrel (Why not)
Tourné aux débuts des années 70, l’hypnotique Cicatrice intérieure réunit Nico et Pierre Clémenti, pour un voyage transcendantal en plein désert californien. Garrel précise lors de sa sortie qu’il n’est pas destiné à être compris, mais ressenti. En effet, nulle narration dans les errements de ces êtres déracinés, mais un jeu de cadrage (magnifiques travellings), de lumières et de sons aux confins du cinéma expérimental. Le film était d’ailleurs à l’origine destiné à être projeté lors des concerts de Nico. Les paysages sont somptueux, et la rotation obsessionnelle des personnages touche au sublime. Nul doute que Garrel atteignit dans les années 70 l’apogée de son art. Pierre Clémenti, totalement possédé, rappelle, nu sur son cheval, certains plans de Paradjanov (Les Chevaux de feu). D’autres passages tournés en Islande ou en Egypte répondent à la dimension panique de l’œuvre. A découvrir sans tarder !
EV