La Fabrique Imaginaire accueillie du 14 au 22/01 par le Théâtre du Merlan et le Théâtre du Gymnase

La Fabrique Imaginaire accueillie du 14 au 22/01 par le Théâtre du Merlan et le Théâtre du Gymnase

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Tel est pris qui croyait prendre

Avec cinq spectacles en une vingtaine d’années, la Fabrique Imaginaire (Eve Bonfanti et Yves Hunsta) aime prendre son temps. Ce travail de longue haleine démonte les ressorts de l’imagination avec une approche ludique et faussement interactive. Dans les coulisses de la création théâtrale…

Les trois spectacles de la Fabrique Imaginaire montrent, en ce début d’année 2011, la volonté de plusieurs théâtres marseillais de se réunir autour de projets communs pour mieux résister à la morosité socio-économique ambiante. Pour son retour en terre phocéenne, après six ans d’absence, la compagnie s’est partagée entre le Gymnase pour sa Tragédie comique et celui du Merlan pour Du Vent… Des Fantômes et Voyage 1er épisode. Le dédoublement est d’ailleurs l’un des fils conducteurs de ces spectacles. Dans un jeu de faux-semblants vertigineux, où le public ne sait pas toujours quand le spectacle a commencé, des personnages parlent ainsi des acteurs qui les portent et de la contrainte que ces derniers représentent pour eux, étant sur Terre et non dans un monde imaginaire (La Tragédie comique). Et lorsque le public ne réalise pas vraiment le bonheur de l’acteur qui captive son auditoire ou ses craintes, entre trous de mémoire ou incompréhension des spectateurs, quoi de mieux que de faire endosser à ces derniers les habits du comédiens (Du Vent…des Fantômes) ? Le public devient acteur, réalité et fiction se mêlent, et la présence de comédiens parmi les spectateurs renforce la joyeuse confusion à laquelle nous sommes conviés. Cette douce perte de repères s’applique aussi au temps. Dans Voyage 1er épisode, le vol d’un avion nous fait ainsi traverser l’espace-temps pour permettre aux acteurs de croiser les personnages sur scène et aux morts de parler à leurs enfants devenus adultes. Les nombreux applaudissements survenant en fin de représentation nous ramènent au présent et rappellent que derrière comédiens et personnages se cachent des êtres humains au talent justement récompensé.

Texte : Guillaume Arias
Photo : Isabelle Fournier

La Fabrique Imaginaire était accueillie du 14 au 22/01 par le Théâtre du Merlan et le Théâtre du Gymnase