Vivement dimanche !

De passage à Aix-en-Provence, François Morel est venu nous parler de vie, d’amour et de mort. A sa manière…

Un public au sein duquel, abstraction faite de quelques chauves, le cheveu blanc régnait en maître. Un public nombreux, venu pour Morel, évidemment. Mais pour quel François exactement ?
L’acteur de théâtre, celui de cinéma, le Deschiens ? L’auteur-compositeur, le chanteur ? L’écrivain ? Peut-être même par attachement à l’acerbe chroniqueur de France Inter ?
Peu importe, puisque qu’après coup, chacun semblait en avoir eu pour son argent. Les François étaient assurément là au grand complet pour un spectacle aussi protéiforme qu’homogène. Une utilisation maligne de la vidéo et deux mètres linéaires de PVC pour tout décor, un piano «  intelligent » pour seul partenaire : le dispositif est allégé. Le temps d’une vie ramené aux dimensions d’une « petite semaine », les tableaux, personnages et musiques se succèdent, tissant un doux cocon. La trogne de Morel est celle d’un ami, le spectateur peut se prélasser, pudiquement, dans la bulle de poésie burlesque offerte à lui.
L’humour et une réjouissante absurdité (acmé incontestable : une histoire d’amour vécue avec une huitre prénommée Claire) permettent même au spectateur le plus rétif en la matière de goûter à la « magie du cirque » en s’épargnant tout urticaire géant.
Si le spectacle fut bon et bénéfique, n’oublions pas pour autant de rendre un hommage à la salle qui l’accueillait. Le Jeu de Paume est toujours un cadeau en soi. Une merveille de « théâtre à l’italienne », un plafond à s’y perdre en contemplation, un voyage dans le temps à lui tout seul. Deux voyages pour le prix d’un, cette histoire avait tout de la bonne affaire.

LC

La fin du monde est pour dimanche était présentée du 28/01 au 1/02 au Théâtre du Jeu de Paume (Aix-en-Provence).

Prochaine représentation : le 14/03 au Théâtre de l’Olivier (Istres).
Rens. 04 42 55 24 77 / www.scenesetcines.fr