La fuite dans les idées
Décidément, les (anciens) habitants de la rue de la République manquent de gratitude. Petite tentative d’explication de texte.
La nouvelle République
Décidément, les (anciens) habitants de la rue de la République manquent de gratitude. Petite tentative d’explication de texte.
Quand on descend le nouvel axe stérile marseillais — plus une trace de vie rue de la République et environs —, on peut lire ce bandeau : « EUROMERDE, ON T’EMMERDE ». « Stop, dit alors une petite voix, il y a une faute : c’est Euromed, ils ont dû se tromper. » Après relecture du graphe, il faut se rendre à l’évidence : il y a bien une volonté littéraire de faire une allitération en « merde ». Comparer le nouveau joyau fin Lafarge-début Bouygues à un étron semble être le projet de quelques habitants du quartier. Pourquoi ? Après avoir pris une photo avec mon téléphone qui fait aussi appareil photo, caméra et MP3, je repartis bien décidé à y réfléchir plus tard. Alors qu’au cœur de la ville, on dresse une barrière de cinq kilomètres de béton pour protéger du soleil couchant et de la vue sur la mer, alors que tout est fait pour que la croissance de la CGA CGM et de ses ouvriers philippins (cuisine) et ukrainiens (machine) sauve l’emploi au Smic des Marseillais, alors que « nous aussi, on va avoir une tour, ouééééééé !!! », on se demande quelle peut être la motivation de ces gens pour comparer une si belle entreprise à du caca. Philosophe, je me suis rappelé que la m.… en question n’est finalement que de la bouffe light : l’interjection sous forme de déjection était donc sûrement un remerciement de la part de la population. En attendant, comment se fait-il qu’il reste encore des habitants là-bas ? On avait dit qu’on virait tous les immigrés pour revendre dix fois plus cher. Les politiques… rien que des promesses !
Emmanuel Germond