La Proie (France – 1h42) d’Eric Valette avec Albert Dupontel, Alice Taglioni, Stéphane Debac…

La Proie (France – 1h42) d’Eric Valette avec Albert Dupontel, Alice Taglioni, Stéphane Debac…

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Catch me if you can

Dans la droite lignée de Contre-enquête ou MR-73, La Proie s’inscrit dans la (courte) liste des très bons films d’action et thrillers français. Dupontel, lancé à la poursuite de son co-détenu, un psychopathe aux allures de Ned Flanders qui a enlevé sa fille, est lui-même pris en chasse par la brigade des fugitifs. L’acteur s’y révèle impressionnant. A quarante-sept ans, cet habitué des rôles sombres montre encore une fois sa capacité à enchaîner les cascades et à se construire un personnage brut, quasiment animal. Le film signe aussi le retour sur grand écran d’Alice Taglioni. L’actrice, plutôt habituée à être l’atout charme et glamour dans les comédies, campe ici une femme flic, à l’aise dans ses baskets dans un milieu 100 % masculin. Un rôle qui lui va comme un gant et qui lui permet de dévoiler une autre facette de son talent. Dernier membre de ce trio gagnant, Stéphane Debac, un petit nouveau à suivre de près, campe un personnage dérangeant et efficace, dont l’allure (chemise rentrée dans le pantalon, banane autour de la taille et mocassins) contraste avec sa façon de tuer et violer les filles qui passent à sa portée : un vrai psychopathe, le sourire aux lèvres et le couteau entre les dents. Si le sujet en lui-même n’est pas exceptionnel, Eric Valette a su en faire un vrai polar énergique et haletant grâce à une mise en scène brute, sans clichés ni chichis. Cette chasse à l’homme, rythmée, sans temps mort, ne laisse pas un instant de répit au spectateur. Comme quoi, il n’y a pas que les Américains qui s’y connaissent en courses-poursuites.

Aileen Orain