Le cœur à l’ouvrage
Depuis trois ans, l’équipe de bénévoles de la Salle Gueule a investi l’ancien O’Bundies avec une programmation aux accents punk, hardcore, metal, grind, crust et noise, le tout dans une démarche bienveillante.
La devanture n’est pas très accueillante : une porte en bois toujours fermée, rehaussée d’un dessin d’instruments en ombres chinoises, il faut sonner pour qu’on vous ouvre. Il faut dire qu’à deux pas de la Préfecture, dans une rue calme, mieux vaut rester discret lorsque l’on produit des concerts disons… assez bruyants.
Pourtant ici, c’est plutôt cool. Les neufs actifs de la Salle Gueule se partagent les tours de garde (entre leurs heures de boulot) dans un fonctionnement DIY et engagé : ici, on choisit les groupes avant tout en fonction de leur état d’esprit militant (alter, féministes, anti-fa, vegan)… Les bas du front et autres machistes testostéronés, nombreux dans le milieu, ne sont pas les bienvenus.
Trois fois par mois, la petite équipe prête sa scène à d’autres associations, quelle que soit la couleur musicale, le tout étant de respecter l’ouverture d’esprit maison. Une attitude progressiste que l’on retrouve dans les tarifs, prix libres ou entrées à cinq euros « si tu peux, sinon viens quand même », dans le dialogue avec les riverains et le comité de quartier (qui leur permet de programmer jusqu’à neuf concerts par mois aux horaires adaptés), et, surtout, dans les nombreuses soirées de soutien aux migrants ou aux prisonniers politiques, dont les bénéfices sont reversés à des associations.
Vous l’aurez compris, la Salle Gueule, c’est du bruit, de la sueur… mais surtout de la chaleur humaine.
Damien Bœuf
La Salle Gueule : 8 rue d’Italie, 6e.
Rens. : lasallegueule@gmail.com
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Prochain concert : Stanley Ipkiss, Satanic Youth et xINQUISITIONx, le 26/11 à 21h