La série sur le gateau : The Good Wife, saison 1
The Good Wife, saison 1
(USA – 2010) de Michelle et Robert King (CBS/ Paramount Home Entertainment France)
Parmi les nombreux sujets abordés par les médias depuis l’affaire DSK, la différence entre les systèmes judiciaires américain et français semble particulièrement judicieuse. Un aspect que connaissent déjà les amateurs de cette remarquable série, dont la deuxième saison vient de s’achever aux Etats-Unis et dont cette première salve de vingt-trois épisodes a été diffusée sur M6 en mars dernier (dans une bonne version française, même si la V.O. demeure incomparable).
Le programme traite en effet avec une intelligence rare tous les aspects que revêt un système judiciaire assez impensable dans l’hexagone : l’élection des procureurs, le règne de la compensation financière (ce qu’a notamment tenté de faire, en vain, le laboratoire Servier en France), le recours systématique à des détectives privés omnipotents, l’omniprésence des médias…
Là n’est pas le seul intérêt de cette fiction en apparence classique, sans concept formel ou scénaristique fort (si ce n’est de coller au plus près de l’actualité), mais dont la subtilité d’écriture le dispute à la qualité d’interprétation — jusque dans tous les seconds rôles, impeccables de justesse.
Là non plus n’est pas le seul rapport avec l’affaire de mœurs qui monopolise (hélas) les médias depuis plus de deux semaines. The Good Wife se penche en effet sur les aléas personnels et professionnels d’Alicia Florick (époustouflante Julianna Margulies), suite à l’inculpation de son procureur de mari pour un scandale politico-sexuel.
Le show mêle habilement les affaires traitées au quotidien par un grand cabinet d’avocats (dont on découvre tous les rouages : politique, financier, rapport au pouvoir…) à une vision feuilletonnante du quotidien d’Alicia, « la bonne épouse », de celles qui se tiennent sobrement aux côtés de leurs maris dans des moments difficiles pour tout le monde — et particulièrement pour elles ! Une cocue magnifique qui prouve, sans jamais sombrer dans la généralisation ou le pathos, que la psychologie humaine est insondable et que la vie est une affaire de choix.
On connaît la propension des grandes séries américaines à éviter le manichéisme béat des shows d’antan. Envoûtante fiction sur les femmes et la justice, The Good Wife enfonce le clou avec une réussite rare — d’où les dilemmes éthiques qui assaillent ses spectateurs à chaque épisode.
CC