L’appel à dons de La Compagnie, lieu de création
Il semble que le moment soit venu d’annoncer les réouvertures (à défaut de celle du dossier plus que contesté d’une certaine réforme). Plus humble que celle du [mac], différence d’enveloppe et organisation associative oblige, La Compagnie tentera de refaire surface après ses (toujours trop) lents et fastidieux travaux dans les semaines à venir. Cet espace est vaste pour le plein Belsunce et bien riche néanmoins, mais d’autres choses. Installée rue Pressensé depuis 1996, elle a l’ambition, selon son directeur artistique actuel (et artiste) Paul-Emmanuel Odin de « défaire l’état de classe sociale lié à l’art », à coups d’ateliers, de projections, de partenariats avec le CMP Pressensé juste à côté, de performances, d’expos engagées et de rendez-vous expérimentaux, comme par exemple avec des livres mangeables… Lancée avec le projet France/Algérie qui « associait artistes et habitant·es autour d’une réflexion sur la colonisation », l’équipe cherche encore et toujours à innover pour une meilleure inclusivité. Avec son tout nouveau système de calendrier en « enchevêtrement des lianes » inspiré de l’écrivain penseur Dénètem Touam Bona, La Compagnie pourrait bien opérer des saines transformations, encourager des fascinants synchronismes. En croisant les composantes humaines de son environnement, elle échange avec son contexte des expériences, des pratiques artistiques, des récits nécessaires. Mais, maintenant laissée en rade de frais de fonctionnement, elle en appelle au secours et aux dons, qui seront complétés d’une vente d’œuvres, ou l’occasion de dévoiler sa formidable collection.
MD