Holiday in est à la fois un projet de voyage, de résidence d’artistes et d’exposition qui donne un nouveau souffle aux modes de création et dépoussière quelque peu les procédés de découverte des œuvres par le public. L’art se montre comme une pratique quotidienne à la recherche d’elle-même, qui révèle une vision du monde autant qu’elle la construit.
L’art chemin faisant
Holiday in est à la fois un projet de voyage, de résidence d’artistes et d’exposition qui donne un nouveau souffle aux modes de création et dépoussière quelque peu les procédés de découverte des œuvres par le public. L’art se montre comme une pratique quotidienne à la recherche d’elle-même, qui révèle une vision du monde autant qu’elle la construit.
Sur une proposition de trois institutions[1], six artistes ont été amenés à élaborer un processus de production dans le cadre dynamique du voyage. Une sorte de résidence mobile, où le trajet parcouru participe déjà à la création, s’éprouve comme point de départ de travaux qui évoluent au cours des déambulations et des conversations[2]. Ainsi, Nicolas Simarik et Miksys ont voyagé au Royaume-Uni, Olivier Bragg et Juozas Laivys en France, Quentin Armand et Flavia Muller Medeiros en Lituanie.
La découverte d’un pays, de ses modes de vie, de sa culture, s’appréhende sur un mode narratif, ironique et poétique dans les enthousiasmants dessins d’Olivier Bragg, de façon conceptuelle et minimaliste avec Juozas Laivys, ou encore en prenant la forme d’un journal intime comme le petit livre de Flavia Müller Medeiros et la présentation d’un mur de photos « souvenirs » par Darius Miksys. Le voyage semble davantage fonctionner, pour Nicolas Simarik et Quentin Armand, comme un levier poétique pour l’imagination et la méditation.
Si les expositions réalisées dans les trois pays visités finalisent les expériences de chacun et permettent de montrer l’aboutissement des différents parcours, elles présentent également l’intérêt de nous faire découvrir les travaux effectués sous plusieurs modalités et pas seulement sous forme d’œuvre finie. En effet, de multiples supports — le catalogue (gratuit), le blog, la carte figurant les déplacements, les textes de présentation — permettent de découvrir les différentes facettes du travail réalisé, de mettre en lumière de nouvelles dimensions, d’établir des correspondances ou des confrontations. Ils participent tous à la découverte du travail artistique se faisant. Surtout, ils fonctionnent comme moments d’une dynamique plus large, celle où les artistes nourrissent et se nourrissent du monde qu’ils expriment[3].
Elodie Guida
Notes
[1] Triangle France, Marseille – Gasworks, Londres – Contemporary Art Centre, Vilnius.
[2] Pendant leurs séjours, les artistes ont participé à un blog et sont restés en contact avec un correspondant de leur pays d’origine.
[3] Cf. le très beau texte de Léa Gauthier dans le catalogue d’exposition.