L’Art dans le Parc, saison 1 à la Villa Bagatelle
Parc d’attraction
A quelques encablures de l’avenue du Prado, la Villa Bagatelle accueille en son jardin l’exposition L’Art dans le Parc. Un parcours poétique en treize œuvres, parfait pour accueillir les beaux jours.
Quelques poissons aériens se découpent sur le bleu du ciel, de drôles d’oiseaux au long cou picorent au détour d’un arbre et quelques cailloux dégringolent d’une branche de platane… En se promenant dans le parc de la Mairie des 6e et 8e arrondissements, l’œil s’accroche à quelques pièces sorties d’ateliers d’artistes.
L’idée est riche de sens d’apporter installations, sculptures et photographies aux usagers du parc : la rencontre avec un public divers s’y avère décomplexée. Les enfants escaladent le Cerbère de Patrick Chaland, version « mignonne » du chien mythologique, avant de dévaler la pente douce du parc.
La surprise de la découverte fonctionne parfaitement : on ne voit pas les pièces de prime abord. Il faut être attentif aux jolies choses. Ainsi, le David 2.0 signé Edline n’est visible que lorsqu’il se distingue de la végétation. Constituée d’une multitude de fils, comme une dentelle de constellations, la sculpture flotte dans l’air selon le bon vouloir du mistral. La poétique subtile de l’œuvre magnifie ce coin de stationnement laissé en désuétude. Un peu plus loin, l’œuvre XVI de Michèle Sainte Beuve surprend par la délicate force de son ensemble. Coincée entre deux plaques de verre dans un cadre de béton, une photographie toute en transparence représente une sculpture provenant du Musée des Beaux Arts. Dans un tout autre registre, Maxime Lacôme réinvente le bouquet ornemental des jardins classiques : il faut s’avancer pour comprendre que balais, béquilles ou raquettes trouvés dans les poubelles remplacent des fleurs plus usuelles.
L’exposition offre ainsi une déambulation sensible dans ce beau parc, véritable respiration dans la ville, invitant également les promeneurs à voir le lieu sous un angle nouveau.
Bérengère Chauffeté