L’Avare par la compagnie Vol Plané
A l’économie
Après les succès du Malade Imaginaire et de Peter Pan, la compagnie Vol Plané est attendue au tournant. Pour la création de L’Avare, Alexis Moati et Pierre Laneyrie jouent la carte de la sobriété : un choix qui en surprendra peut-être plus d’un, mais ne devrait pas décevoir.
L’histoire est connue de tous : obsédé par l’argent, le vieil Harpagon en fait la question centrale de son mariage et se révèle prêt à contrarier les projets amoureux de ses enfants pour garder sa bourse fermée. Comme souvent chez Molière, un jeu de dupes émaillé de quiproquos et de rebondissements comiques traverse la pièce qui, au-delà de l’avarice, interroge également les rapports parentaux, la tyrannie domestique et l’égoïsme. Toute nouvelle adaptation de cette œuvre-phare des programmes scolaires, maintes fois adaptée sur grand écran et sur les planches, peut, au choix, susciter la lassitude ou l’excitation d’un parfum de renouvellement. Celle de la compagnie Vol Plané, qui a surpris son monde avec un Malade Imaginaire participatif et un Peter Pan câblé sur canapé, fait naturellement pencher la balance vers la seconde option. Le choix de L’Avare n’est pas anodin : cette tragédie comique peut être perçue comme le miroir de la comédie tragique que constituait Le Malade Imaginaire. Alexis Moati et Pierre Laneyrie sont aux manettes d’une mise en scène sobre, qui contraint les quatre comédiens à gérer seuls l’ensemble du spectacle pour mieux focaliser l’attention des spectateurs sur leur jeu. Cette radicalité n’est donc pas une véritable contrainte puisqu’elle permet aux acteurs de se dépasser et au public de mieux s’imprégner de la langue de Molière. Nul doute que d’autres surprises nous attendent aux représentations.
Guillaume Arias