Le Bureau des histoires par le Théâtre du Tilleul
Le marchand de fables va passer…
Revenant à leurs premières amours, le spectacle d’ombres et de musique, les Belges du Théâtre du Tilleul présentent Le Bureau des histoires, une pièce à tiroirs écrite par Carine Ermans, qui célèbre joliment les albums pour enfants. Assurément une belle mise en bouche pour démarrer la saison du Théâtre Massalia.
Au début de l’histoire, on découvre un bureau « vieille France » à l’ambiance austère et normée, abritant des fonctionnaires stricts qu’on imagine zélés, fin prêts pour l’ouverture, attendant impassibles que la sonnerie du téléphone retentisse et qu’un interlocuteur formule sa demande. C’est un bureau sans histoire, mais qui en raconte de belles et incroyables, au bout du fil, avant qu’on aille au lit. Heureusement, tout est prévu, et le spectateur n’aura aucune chance de s’endormir dans cet univers de fantaisie et d’humour, où des silhouettes apparaissent sur divers écrans, mêlant ombres et cinéma d’animation. On voyage du plus blanc au plus noir, de la neige à la nuit en passant par le clair-obscur. Combinaison presque parfaite de théâtre, d’ombres et de littérature de jeunesse, Le Bureau des histoires présente une forme d’art complètement maîtrisée par quatre protagonistes, redoublant d’ingéniosité et d’imagination pour accomplir leur importante mission. Une conteuse chef de bureau, deux fonctionnaires aux commandes des « marionnettes » et un pianiste cohabitent dans un bureau hors du temps. Le Bureau des histoires est un hommage au livre pour enfants. Celui qu’on lit le soir avant de s’endormir, celui qu’on réclame tant de fois qu’on finit par en connaître par cœur chaque image et chaque mot, celui qui nous faisait un peu peur mais qu’on aimait quand même, celui dont on se souvient une fois devenu adulte. Ombres, musique, comédiens, régisseur et musicien – eux-mêmes personnages de ce petit théâtre imaginaire – racontent de drôles d’histoires aux drôles d’enfants que nous sommes. Chaque soir, il y a des demandes un peu particulières. Mais attention, il y a des histoires qu’on ne raconte pas aux enfants…
Yves Bouyx