Le cercle des poètes disparus
Le centre international de poésie Marseille bientôt sans domicile fixe ?
Créé en 1990 à la demande de la Ville, sous l’administration de Robert Vigouroux, installé rue du Refuge, puis à la Vieille Charité, le centre devrait quitter les lieux en mai 2008. La convention d’occupation signée entre le centre et la Ville de Marseille prenant fin à cette date. Problème : où aller ? La Direction Générale des Affaires Culturelles n’a pas donné suite aux propositions de nouveaux locaux émises par le cipM. La situation perdure pourtant depuis trois ans. Rappelons que le centre de poésie Marseille rassemble la plus grande bibliothèque dédiée à la poésie en France, des salles d’expositions, et constitue un lieu de rencontres et d’échanges. Soutenu par la Région, le Centre National du Livre, le Conseil Général, le cipM s’enrichit d’une activité éditoriale, et bénéficie d’une notoriété nationale et internationale.
« Nous demandons simplement une réponse claire à notre problème », soupire le directeur, Emmanuel Ponsart. « Les raisons invoquées pour notre départ sont des problèmes de sécurité et de circulations différenciées pour des publics non muséaux. » Mais la teneur desdits problèmes n’a toujours pas été précisée à ce jour. La Mairie, qui assure cependant les acteurs du cipM de son « écoute », observe pour l’instant un silence prudent. « Nous sommes ravis d’être écoutés, mais nous souhaitons surtout une proposition concrète et signée concernant un lieu qui corresponde à nos activités », explique Xavier Leton, le responsable de la communication. « Nous avons fait la preuve de notre compétence dans le domaine de la poésie et nous bénéficions d’une reconnaissance internationale, mais apparemment pas municipale », conclue Emmanuel Ponsart. Au moment même où Marseille Provence annonce officiellement sa candidature de capitale européenne de la culture pour 2013, la pilule est amère.
Bénédicte Jouve