LE CIEL AU-DESSUS DE BRUXELLES T1 : [avant]... De Bernar Yslaire (Futuropolis)

LE CIEL AU-DESSUS DE BRUXELLES T1 : [avant]… De Bernar Yslaire (Futuropolis)

Encore un grand nom de la BD qui sombre et nous offre, sous couvert de bons sentiments, une crétinerie pseudo poétique au romantisme cucul-la-praline. Qu’y avait-il donc dans la tête de l’auteur de Sambre pour qu’il nous livre… (lire la suite)

Encore un grand nom de la BD qui sombre et nous offre, sous couvert de bons sentiments, une crétinerie pseudo poétique au romantisme cucul-la-praline. Qu’y avait-il donc dans la tête de l’auteur de Sambre pour qu’il nous livre ce Ciel au-dessus de Bruxelles ? : tout y est si ridicule — l’histoire (chant pacifique, rencontre et amours mixtes entre une Arabe terroriste et un ange juif), les symboles (Imagine de Lennon sert de leitmotiv), les dialogues (« Je ne connais rien de plus religieux que quelqu’un qui jouit », « Engell avec deux L, parce qu’en français un ange a deux ailes »)… Il est consternant de constater que ce qui faisait la force des ouvrages précédents de Yslaire a totalement disparu au profit d’une niaiserie complaisante avec un laïus pacifiste naïf. Yslaire découvre le « Faîtes l’amour pas la guerre » et il se sent pousser des ailes au point de nous délivrer un message enfantin et facile. C’est probablement ce qui est le plus embarrassant ici, cette facilité du discours. Aucun aspect de cette BD ne nous pousse à cogiter alors que c’est principalement son objectif. Le Ciel… est une nouvelle preuve flagrante que la BD, à force d’être narcissique ou de n’être capable que de fantasy, a actuellement un mal fou à traiter de politique (même quand elle le désire) tant cela lui est globalement devenu étranger[1]. Navrant.

LV

Notes

[1] « S’agissant du message politique, social ou culturel de la plupart des bandes dessinées, il ne vaut pas la peine d’être sérieusement pris en compte. Il n’y a, je trouve, que de rares exceptions. » Robert Crumb in Chronic’art.