Le Soleil blanc du désert de Vladimir Motyl

Cycle «Le cinéma soviétique des années 60» au Vidéodrome 2

Soviet suprême

 

Vidéodrome 2 poursuit en ce printemps ses cycles hebdomadaires avec en ligne de mire un voyage dans le temps au cœur des années soixante. Premier rendez-vous : le cinéma soviétique.

 

Si l’on pense Nouvelle Vague et, plus généralement, Europe, quand on évoque le cinéma des années soixante, on néglige la dimension internationale du phénomène. Pour tordre le cou aux idées reçues, les cycles printaniers du Vidéodrome 2 mettront en avant des cinémas soviétique ou mexicain en effervescence.
Fin des années cinquante, en URSS, les cinéastes savourent les prémices du dégel : tandis que le stalinisme et la censure s’effacent, ils saisissent la chance de créer sans contrainte. Il souffle un vent nouveau et la production explose. C’est l’avènement d’une école riche de jeunes talents (réalisateurs, acteurs, techniciens) qui s’élève sur un patrimoine immense : les maîtres des trente années passées et un vivier d’archives, de documentaires…. Si les autorités ont usé de l’image, ces cinéastes en devenir vont désormais la fouiller et en faire jaillir une production inédite au succès immédiat.
A l’image de cette création éclectique, Vidéodrome propose d’avril à juillet des projections mensuelles allant du film culte au documentaire, en passant par le film de genre ou le succès populaire. Et cette première semaine s’avère d’une grande richesse.
Fresque patriote et optimiste non dénuée d’un sens de l’autodérision réjouissant, Le Soleil blanc du désert de Vladimir Motyl est projeté aux cosmonautes avant leur départ pour les galvaniser. Ce week-end, les projections seront précédées par l’intervention d’Irina Tcherneva, spécialiste du film russe des années soixante à l’EHESS, qui viendra mettre en lumière la richesse de ce patrimoine. Au menu : une rareté avec le documentaire 235 millions de visage d’Uldis Brauns, témoignage éblouissant de l’infinie variété du territoire et de ses cultures, et Le Début, œuvre magistrale de Panfilov.
C’est l’URSS jeune, énergique, insouciante, loin de l’image étriquée d’un monde gris et sclérosé par l’histoire qui se montre ici. Petits bijoux poétiques, réalistes et Bons baisers de Russie à la sauce soviétique… Une somme superbe à ne pas rater.

Fanny Bernard

 

Le cinéma soviétique des années 60 : jusqu’au 23/05 au Vidéodrome 2 (49 cours Julien, 6e).
Rens. : 04 91 42 75 41 / www.videodrome.fr

La programmation complète du cycle consacré au cinéma soviétique ici