Le festival Les Informelles
Attention chantiers : prière de déranger
Comment passe-t-on « du chantier à la scène » : telle est la question à laquelle tente de répondre le Théâtre des Bernardines depuis quinze ans via les Informelles, manifestation qui ouvre le processus de création à tout un chacun.
« Si l’on reste dans cette logique du “fini”, qui est une logique de consommation, ça ne suffit pas. La ligne des Informelles, c’est le décloisonnement. » Thomas Fourneau explique ainsi le fil conducteur d’une manifestation en perpétuel mouvement. Pour le nouveau directeur artistique des Informelles, proposer des ouvertures publiques de chantiers est une « manière de ne pas se couper de la cité et du public. »
Pendant deux semaines, les résidences d’artistes d’ici et d’ailleurs permettent la rencontre entre des univers très différents, donnant lieu à des formes hybrides, qui font fi de tout formatage.
Au programme cette année, de nombreux temps forts, à commencer par l’ouverture en forme de Divine Party assurée par Alexis Forestier, artiste issu de la mouvance punk dont la présence se fait très rare par ici. Côté danse, on ne manquera pas Blast, le duo « d’énergie brute » impulsé par Hélène Rocheteau, au sujet de laquelle Thomas Fourneau ne tarit pas d’éloge : « Cela fait très longtemps que je n’avais pas vu un corps faire vibrer la musique comme ça ». Vous voulez participer ? Rendez-vous au cours d’Estienne d’Orves, où le Groupenfonction vous attend pour une performance en playback, démontrant par l’absurde qu’ensemble, We can be heroes…
Autant de performances et de découvertes pour, cette année encore, une édition exigeante, respectant à la lettre l’adage « Sortir des frontières, briser les barrières ».
Sonia Attias