Le festival Zones Portuaires
Le port dans la peau
Après les déconvenues de la mouture 2013, le festival Zones Portuaires revient en force avec neuf soirées de projections et de rencontres qui navigueront entre Port-de-Bouc et La Cité Radieuse pendant tout le mois de juillet.
Si l’histoire du cinéma a commencé dans une gare, c’est au cœur des ports qu’elle prendra ses quartiers tout au long du mois de juillet, autour d’un écran et d’un verre de rosé.
No man’s land interlope des grandes villes de bord de mer, le terme « zone portuaire » fait résonner un parfum de mystère aux relents d’iode et d’hydrocarbure qui a toujours fasciné le cinéma. C’est dans ces territoires d’aventures, de luttes sociales et de rêves brisés, véritable machine à fantasmes romanesques que petites et grandes histoires s’épanouissent.
Après une première année couronnée de succès et une deuxième édition perturbée par des problèmes logistiques, l’équipe du festival remonte sur le bateau pour neuf soirées, qui verront souffler une brise marine rafraichissante sur le toit de la Cité Radieuse et dans la vaste cour du Méliès à Port-de-Bouc. Né dans la prolongation du film éponyme d’Emmanuel Vigne et Julien Chesnel, Zones Portuaires se donne pour mission d’explorer tous les enjeux liés à la ville portuaire à travers le prisme cinématographique.
Le toit de la Cité Radieuse, avec sa vue panoramique sur la baie de Marseille, accueillera la soirée d’ouverture autour du mythique port du Pirée, point d’ancrage des activités maritimes de la Méditerranée depuis l’antiquité. Concerts et danses folkloriques ouvriront le bal avant la projection en plein air de Jamais le dimanche de Jules Dassin. Les festivités ouvertes, le festival voguera au fil des soirées de la Suède à la Bretagne, sans négliger sa Méditerranée natale, pour finir la traversée au calme dans l’anse de Malmousque. Temps fort de la quinzaine, Christian Philibert viendra présenter son documentaire Provence, Aout 1944, l’autre débarquement. Le réalisateur des cultissimes Quatre Saisons d’Espigoules, qui avait envoyé Jean-Marc et Momo, ses deux anti-héros, sous le soleil du Sénégal l’année dernière, revient en Provence pour un documentaire historique mettant en lumière le rôle capital des ports méditerranéens au cours de la libération. Autre date à ne pas manquer, une carte blanche au truculent et talentueux Rudy Ricciotti, artisan entre autres du récent MuCEM, qui viendra débattre des architectures portuaires autour du film d’Agnès Varda La Pointe courte. En tout, neuf soirées de cinéma, de rencontres et de musiques autour d’une des figure fondatrice de Marseille et de ses frangines des bords de mer : les ports de commerces.
Fort de sa réputation et des sites singuliers qui accueillent l’événement, il y a fort à parier que le festival fera encore le plein, mieux vaut donc réserver à l’avance.
Daniel Ouannou
Zones portuaires : du 10 au 27/07 à Marseille (Toit-terrasse de la Cité Radieuse Le Corbusier) et Port-de-Bouc (cinéma Le Méliès).
Rens. : www.zonesportuaires.fr