Maintenant

Le média marseillais Maintenant

Now future

 

Retour sur l’aventure Maintenant, le média marseillais de « l’acclimat’action », né voilà un an sous l’impulsion de la journaliste Frédérique Jacquemin, et résolument porté par la devise « Agir local pour penser global ».

 

 

Sécheresse excessive, vagues de chaleur intenses, feux massifs, orages meurtriers, ouragans destructeurs, inondations dévastatrices… L’année 2022 aura été marquée par de nombreuses catastrophes naturelles extrêmes sur toute la planète. En Europe de l’Ouest, l’été 2022 aura été le plus chaud jamais enregistré dans la région, provoquant la mort de près de 15 000 personnes (près de 3 000 en France), soit une surmortalité relative de + 16,7 % selon Santé publique France. Les images de ces immenses brasiers qui ont frappé le Sud-Ouest de l’hexagone, et jusqu’en Bretagne, entraînant la disparition de 72 000 hectares de forêt, marqueront durablement les esprits…

 

Frédérique Jacquemin s’en souvient encore. Elle prend — avec beaucoup de tendresse, précise-t-elle — l’accent marseillais pour répéter ce qu’elle entend alors beaucoup dans son entourage : « Je sais pas où on va, mais on y va ! » L’expression peut faire (sou)rire, mais la journaliste aux vingt ans de carrière sent « une forme d’inquiétude, et en même temps de résignation, les gens se sentaient démunis par rapport à ça… »

Il faut dire que le réchauffement climatique est encore abordé de manière « très abstraite, soit sur un plan national, soit sur un plan planétaire. » Frédérique fait référence à la fameuse loi du « mort kilométrique » enseignée en journalisme, qui stipule qu’on est beaucoup plus sensibilisé à des faits proches géographiquement qu’à des situations beaucoup plus graves se déroulant ailleurs. Autre constat : l’écologie est, bien souvent, abordée uniquement « sous un angle punitif ».

Elle se décide alors à lancer « un média de solutions, qui aborde tous ces grands enjeux climatiques, mais à l’échelle locale, tout simplement parce que pour concerner les gens, il faut leur parler de ce qu’ils connaissent. » Ces « solutions », elle va les chercher auprès des acteurs du territoire, « experts, entreprises, associations qui ont des choses à proposer dans les domaines abordés. » Et parce que le climat n’est pas qu’une affaire de météo, les sujets à traiter, qui « touchent tous les compartiments de notre vie », s’avèrent inépuisables. À tel point que Frédérique se sent parfois un peu dépassée par toute cette matière. D’où une volonté de co-construction éditoriale, via des tribunes régulièrement offertes aux acteurs du territoire.

 

Cela va faire un an, le 28 avril, que Maintenant est né. Lancé grâce à une campagne de financement participatif dont l’objectif est atteint en cinq petites semaines, il est pensé à l’origine comme un webzine « très ambitieux de 86 pages à vocation trimestrielle ». Il connaitra même deux numéros papier avant de se transformer en média pure player à partir de septembre 2023 : « Il en allait de ma santé mentale… sans compter que c’est un média indépendant, de niche. »

Désormais, Maintenant se présente comme un média « de fond » dédié à « l’acclimat’action » (« parce qu’il s’agit de s’acclimater, mais aussi d’agir »), qui privilégie les enquêtes, les dossiers et la critique plutôt que l’actualité chaude, avec un à deux contenus hebdomadaires, doublé d’une newsletter bimensuelle, qui revendique 1 700 abonnés et mêle brèves, podcasts, billets d’humeur et contenus vidéo.

 

« On a fait de l’écologie un enjeu majeur, mais pas un enjeu systémique. Or, rien ne fonctionne individuellement… C’est un chantier colossal, et je crois très fort à la puissance du local comme berceau pour voir naitre les solutions et les propager à plus grande échelle. » Puisse Frédérique être entendue (et lue). Maintenant. Parce qu’après, il sera trop tard.

 

CC

 

Rens. : maintenant-marseille.fr