Le Nouveau monde – (USA – 2h15) de Terrence Malick avec Colin Farrell, Christian Bale…
Terrence Malick est un auteur rare, très peu « productif » (quatre films en vingt-trois ans) mais terriblement talentueux (1). On attendait Le Nouveau Monde avec beaucoup d’impatience,… (lire la suite)
Des racines et des ailes
Terrence Malick est un auteur rare, très peu « productif » (quatre films en vingt-trois ans) mais terriblement talentueux[1]. On attendait Le Nouveau Monde avec beaucoup d’impatience, d’autant plus que son auteur nous promettait un retour à la source en s’attachant cette fois à nous décrire la naissance d’une nation : les débuts de la colonisation de l’Amérique…
En 1607, trois navires anglais débarquent sur la côte orientale de l’Amérique du Nord dans un lieu qu’ils vont baptiser Jamestown. Parti en reconnaissance, le capitaine est capturé par des Indiens. Promis à la mort, il est sauvé par Pocahontas, une jeune et belle Indienne à la grâce sauvage…
Résumer Le Nouveau Monde à une simple histoire d’amour contrariée, magnifiée par la beauté des images, serait réducteur mais pas totalement inexact. On ne peut s’empêcher d’être déçu par la légèreté du récit et la naïveté du discours. Film contemplatif, les images défilent comme une ode à la Nature, supportées par une musique symphonique trop présente et l’étrangeté de la voix-off de Pocahontas (Q’Orianka Kilcher) qui s’exprime dès le début en anglais, même si elle n’a jamais vu un Occidental. Outre cette entorse à la cohérence du récit et la présence insipide de Colin Farrell, la description de cette Amérique pré-coloniale, paradis perdu et inviolé, apparaît trop simpliste, pâle représentation filmée du mythe du bon sauvage, la majesté des forêts et des rivières de Virginie en toile de fond. Les premiers plans nous montrent des navires qui accostent. A la fin du film, on a plutôt la sensation d’avoir assisté à un naufrage.
nas/im
Notes
[1] Badlands, son premier film — un chef-d’œuvre — est actuellement programmé au César.