L’Enfance dans le cinéma italien au Château de la Buzine
L’enfance vue
Le Château de la Buzine propose dans un cadre exceptionnel son nouveau programme, s’associant en ce mois d’octobre à l’Institut Culturel Italien pour un cycle consacré à l’enfance dans le cinéma italien.
Peu de cinématographies ont laissé autant de place à l’enfance que le cinéma italien. A fortiori depuis l’après-guerre, la création transalpine s’est fréquemment penchée sur les désordres d’une société en reconstruction. D’où la place privilégiée laissée au regard de celles et ceux qui allaient devenir l’avenir de cette société. Au sein des œuvres qui couvrent le courant néo-réaliste, l’enfant reste un personnage de premier plan, associé ou non au tragique, à l’instar du Voleur de bicyclettes, Sciuscia ou Vivre en paix. La figure enfantine a bien souvent pris le rôle de témoin dans le cinéma italien, même dans les cas où elle n’est pas le personnage principal. Dans le très bel espace des Camoins, la Buzine s’associe donc à l’Institut Culturel Italien pour nous proposer un (trop ?) court panorama de l’enfance dans le cinéma transalpin. Et rendre hommage à un réalisateur bien souvent relégué, à tort, au second plan : Luigi Comencini. L’œuvre du cinéaste originaire de Lombardie témoigne de son intérêt pour le monde de l’enfance, qu’il explora dès son premier documentaire, en 1946, Bambini in Citta. Le réalisateur de L’Incompris a particulièrement disséqué les rapports, souvent tragiques, entre enfants et adultes, jusqu’à son dernier film, Marcellino. L’équipe de la Buzine s’est ainsi penchée sur deux de ses œuvres incontournables : son adaptation, fort poétique et plutôt réussie, de Pinocchio, ainsi que Un enfant de Calabre, opus de 1987, l’un des derniers films de l’immense acteur Gian Maria Volontè. Parallèlement à cette programmation, un ciné-brunch sera proposé à l’occasion de la projection du dernier film d’Emanuele Crialese, auteur de l’excellent Respiro : Terraferma.
Emmanuel Vigne