Les bourreaux meurent aussi – (USA – 1942) de Fritz Lang (Carlotta Films)

L’une des œuvres préférées du cinéaste lui-même. Fritz Lang, alors émigré aux Etats-Unis, tourne ce vrai faux film historique sur fond de conflit international, en 1943. Une pierre supplémentaire pour Hollywood, avec Le Dictateur de Chaplin ou le To be or not to be de Lubitsch, pour discréditer l’ennemi nazi à travers le cinéma. Lang s’associe à Bertolt Brecht pour écrire ce féroce brûlot prenant pour trame l’assassinat de Reinhard Heydrich, cruel bourreau de la Tchécoslovaquie et grand serviteur du régime nazi. Le film échappe à toutes formes de pathos et se construit avec un sens du suspense, véritable don dans l’écriture languienne. Le film connut un sort des plus surréalistes après-guerre, puisqu’il fut blacklisté par la commission maccarthiste et ne fut plus projeté jusqu’aux années 70.

EV