Les cœurs solitaires (Dupuis, collection Expresso) de Cyril Pédrosa

Dans le département indépendant des mastodontes du milieu éditorial, la collection Expresso de Dupuis est, à l’instar d’autres collections de calibrage similaire (1), l’une de celles qui s’en sortent le mieux… (lire la suite)

Dans le département « indépendant » des mastodontes du milieu éditorial, la collection Expresso de Dupuis est, à l’instar d’autres collections de calibrage similaire,^[1] l’une de celles qui s’en sortent le mieux. Disons-le d’emblée, Les Coeurs solitaires — tout comme Demi-Course et casquette motul de Christophe Gaultier^[2] — est une bonne surprise. Cyril Pédrosa, surtout connu pour la série des Ring Circus, donne à voir l’étendue variée de son talent, que ce soit au niveau graphique, au niveau scénaristique ou encore au niveau de l’approche de ses personnages. L’histoire en soi est assez simple. Il est question d’une crise de la quarantaine chez un homme qui dirige, un peu contre son gré, l’entreprise familiale, et surtout qui subit l’omniprésence (même bienveillante) de sa mère veuve qui continue de le couver comme un enfant. Peu avant un anniversaire, il part brusquement en croisière pour célibataires sans donner de nouvelle. La traversée sera «prometteuse» et périlleuse. La superficialité qui règne à bord le décontenance. Il rencontre quelques «personnalités» attachantes et enchaîne les soirées désastreuses. Mais passer d’un extrême a l’autre sans précaution n’est pas non plus une solution. Ce voyage initiatique, quoique tardif, dans l’esprit d’un auteur observateur et juste dans son analyse, est un moment de lucidité tendre et caustique, une parenthèse désenchantée mais fort agréable à lire.

LV