Mondovision
Légèrement en marge du festival, mais à quelques pas seulement, Babel Med Music propose une sélection passionnante et variée de documentaires musicaux aux ABD Gaston Defferre. Petit tour d’horizon.
Parallèlement au festival, une dizaine de films seront projetés gratuitement aux Archives départementales pour parachever ce week-end de célébration des musiques du monde. Pas de temps à perdre, avec en ouverture Beyond the Double Bass, documentaire retraçant les vingt ans de carrière d’un contrebassiste véritablement venu de l’au-delà. Pour résumer, disons que Renaud Garcia-Fons est à la contrebasse ce que Jimi Hendrix fut à la guitare électrique. Virtuose, génial, explorant son instrument sous toutes les coutures, capable de solos hallucinants tout en sachant faire oublier son incroyable technique au bénéfice des mélodies jazz, flamenco, orientales vers lesquelles il cherche à mener l’auditeur. Il sera suivi d’un documentaire israélien sur la chanteuse Rita Jahan Faruz, dont la beauté n’a d’égal que la voix. L’Iranienne, qui a immigré en Israël avec sa famille lorsqu’elle était enfant, a réussi à accorder les deux peuples ne serait-ce que sur un point : elle est une véritable star dans ces deux pays que tout oppose. Retour à Marseille. Sam Karpiena, Lo Còr de la Plana et d’autres musiciens locaux sont l’objet du regard du cinéaste grec Panos Karkanevatos dans Mediterranea, qui se penche sur l’univers musical métissé de la cité phocéenne. Sans tous les énumérer (nous ne les avons pas tous vus), mention spéciale pour l’Africa Express de Damon Albarn (Blur, Gorillaz). Ce train musical qui a sillonné le Royaume-Uni, avec à son bord une flopée d’artistes africains et européens, fait l’objet d’un film où l’on peut voir, pêle-mêle, le Nigérian Tony Allen à la baguette, la sublime chanteuse malienne Rokia Traoré dans un duo improbable avec le légendaire bassiste de Led Zeppelin John Paul Jones ou encore le Touareg malien Afel Bocum que la charia au Nord du Mali avait rendu muet… Et à l’arrivée ? Paul McCartney en personne accueille tout ce beau monde pour un énorme concert. Car dans les wagons de ce train, transformés en studios, le live reste un objectif. C’est ainsi que, l’an passé, le public de la Fiesta a pu vivre une expérience hors normes : un show de plus de cinq heures.
Laurent Jaïs