Les galeries de street art à Marseille
Ça vient de la rue
A force de vouloir entrer en galerie, le street art et le graffiti vont-il finir par déserter les murs de la ville ? Selon ses défenseurs, les cimaises des lieux d’expositions permettent au contraire un véritable enrichissement, offrant une nouvelle facette de ce qu’on appelle aujourd’hui l’art contemporain urbain. Tour d’horizon des galeries marseillaises spécialisées.
David Pluskwa
En collectionneur averti, David Pluskwa met en avant le haut du panier street art, comme Jonone, Cope2 ou Tilt, graffeurs pionniers, reconnus, exposés dans le monde entier et réalisant des scores plus que convenables dans les ventes aux enchères. « La reconnaissance de l’art contemporain et urbain fût longue et évolue encore aujourd’hui ; la rue est une école pour les graffeurs et leur permet de développer une écriture particulière, personnelle. »
La prochaine exposition promet d’être percutante, opposant le travail incisif de Cope2 à la finesse de la déformation du mouvement de Pro176. David Pluskwa nous révèle également la création d’une monographie de Jonone via sa maison d’édition.
> Cope2 et Pro176 – Power of abstraction : jusqu’au 5/07 à la Galerie David Pluskwa (53 rue grignan, 6e).
Rens. : 04 91 04 61 38 / www.david-pluskwa.com
Pour en (sa)voir plus : cope2.net / www.pro176.com
Backside Gallery
Avec l’idée de montrer la puissance, le talent et l’énergie des artistes issus de la rue, Tito monte sa galerie en faisant fi du scepticisme de ceux qui trouvent l’art urbain trop rude, trop violent pour être exposé.
L’auréole glissée malicieusement au-dessus du logo BackSide est là pour rappeler à tous que la rue gardera toujours une place primordiale pour les artistes. Après avoir commencé avec des artistes aujourd’hui reconnus dans le monde entier comme Sozyone, Dems, ou Gris1, il dédie cette année 2014 aux nouveaux talents. Comme en témoigne actuellement la malicieuse et délicate Mademoiselle Maurice, qui se sert de l’origami pour redonner couleur aux murs et joie de vivre aux passants.
> Mademoiselle Maurice – Colors are the new Black : jusqu’au 3/07 à la Backside Gallery (88 rue de l’Evêché, 2e).
Rens. : 04 91 01 73 61 / www.backsidegallery.com
Pour en (sa)voir plus : www.mademoisellemaurice.com
Galerie Association d’idées
Il doit sa découverte du graffiti à internet. Fasciné, Romain Lombardo commence à organiser des événements, jusqu’à obtenir le département street art de la maison de ventes Leclere. Fin 2012, il ouvre la galerie Association d’idées dans le but de rassembler les différentes sensibilités et pratiques artistiques dans un même lieu. Le dessin, la signature, le trait ont une place importante pour Romain, qui scénographie chaque exposition avec une grande sensibilité. Anaïs Bourdet, créatrice du blog Paye Ta Shnek, proposera pour la prochaine exposition une réflexion graphique sur les similitudes et disparités entre Marseille et Buenos Aires.
> Anaïs Bourdet – 10 000 bornes : du 19/06 au 12/07 à la galerie Association d’idée (56 rue sainte, 2e).
Rens. : 06 52 08 69 08 / www.associationdidees.fr
Pour en (sa)voir plus : www.anaisbourdet.fr
Undartground
Concept store où il fait bon vivre, Undartground a fêté la semaine dernière ses deux ans d’existence. Après avoir vécu dans un squat artistique à Boston, Julien rentre en France et décide de monter son propre lieu pour y promouvoir les artistes qu’il affectionne. Il crée Undartground avec son ami Real H2O. Le lieu, toujours ouvert et chaleureux à l’image de ses fondateurs, propose de multiples œuvres d’arts, des gadgets, de la déco, des livres, des fringues… « Je veux permettre à ceux qui veulent vivre de l’art d’y parvenir » : la sélection s’oriente donc sur des créateurs locaux via des éditions limitées, des exclusivités.
Le street art s’immisce ici dans la sélection des objets comme dans le choix des livres, mais surtout par le biais de l’organisation d’événements et la réalisation de fresques avec l’artiste Nhobi.
> Undartground (21 rue des Repenties, 2e).
Rens. : 06 50 08 28 21 / www.undartground.com
Pour en (sa)voir plus : binhograffiti.com
Atelier Juxtapoz
L’Atelier Juxtapoz prend vie en 2009 à l’initiative de Karine Terlizzi, accompagnée de Miss Goomy, Virgine AMO Biondi et Claire Paris. « L’idée était de créer un atelier d’artistes et un espace d’exposition, avec la volonté d’être pluridisciplinaire. » L’équipe s’agrandit et le premier lieu devient rapidement trop petit pour ces nanas talentueuses, attachées au système D. D’où un déménagement en début d’année du côté de Longchamp. La fine équipe est également à l’origine du Mur-Marseille, pour lequel des artistes d’envergure internationale s’exposent à ciel ouvert.
La fin de l’année s’annonce chargée avec, entre autres, l’exposition de LiliB et Dire132 (une fresque monumentale prenant place dans l’escalier), l’inauguration du jardin avec la performance de quinze graffeurs marseillais, ou encore le premier solo show du jeune graffeur local Difuz.
> LiliB et Dire 132 : jusqu’au 30/06 à l’Atelier Juxtapoz (35 boulevard Longchamp, 1er).
Rens. : atelier-juxtapoz.tumblr.com / lemur-marseille.tumblr.com
Pour en (sa)voir plus : www.facebook.com/Dire132 / https://sites.google.com/site/lilibartwork/home
Elise Lavigne
Un peu de vocabulaire…
Art contemporain et urbain : offrant une vision plus large, le mot est utilisé le plus souvent pour parler des artistes issus du graffiti ou du street art et qui œuvrent maintenant en galerie d’art.
Graffiti : lettrage complexe effectué à la bombe aérosol, travaillé au minimum en deux couleurs, dans lequel l’artiste va s’amuser à jouer de différents styles et effets…
Street art : aussi appelé post graffiti, le street art est l’évolution figurative du mouvement. Côté médiums, on fait appel à la bombe aérosol bien sûr, mais aussi à la peinture, au pochoir, au collage ou encore au tricot…
Tag : signature du pseudo de l’artiste, le plus rapide à effectuer, révélateur du flow, effectué à la bombe aérosol ou au posca.