Les peintres finalistes du Prix Mourlot à la galerie de l’Ecole Supérieure des Beaux-arts de Marseille
Patchwork
Envie de découvrir de nouveaux espaces-temps colorés ? Direction les cinq peintres finalistes du huitième Prix Mourlot…
Le prix Mourlot, c’est d’abord et avant tout un prix de peinture. Cette année, 143 dossiers ont été envoyés, dix-sept ont été retenus et cinq artistes ont été sélectionnés pour exposer leurs toiles à la Galerie des Beaux-arts. Un seul a été élu : Christophe Boursault. Ce prix illustre le dynamisme et la vivacité d’un médium jugé encore récemment comme désuet. Malgré l’essor des technologies nouvelles (vidéo, numérique), de nombreux jeunes artistes n’ont de cesse de pratiquer la peinture et de l’adapter à l’évolution de l’époque contemporaine. Et c’est bien cela dont il est question ici — soutenir de jeunes peintres. Montrer l’effervescence des pratiques, susciter des expériences fortes chez l’observateur, dynamiser notre rapport à l’art, ouvrir les fenêtres. Mais pas n’importe lesquelles… Soit !
Partons à la rencontre des grandes toiles de Nicolas Pilard, assemblage hétéroclite d’objets, de formes, de couleurs. L’une d’entre elles retient davantage l’attention, intitulée Sur, composée d’objets plus en moins identifiables, en déséquilibre. Ils semblent avoir été fixés sur la toile juste avant de basculer et de s’engloutir dans la peinture, dans sa couleur, dans sa texture. Les objets ne sont pas disposés l’un derrière l’autre, mais s’ouvrent l’un sur l’autre. Changement d’univers avec l’assemblage de peintures proposé par Caroline Challan Belval qui, par leur traitement, leur chromatisme (gamme de bruns, de gris, de noirs) et leur dynamique (traces et coulées) entrent en relation étroite avec leur sujet, point de départ de la création : la fonderie d’Outreau. L’omniprésence des objets, des outils et des espaces de l’usine est évoquée par l’accumulation des peintures et la force des matériaux suggérée par la matière picturale et les touches de pinceau. Ascension déçue d’Elisabeth Fleury travaille le lieu de la peinture (où est-elle ? à quoi tient-elle ?), cette géographie incertaine qui résiste à toute tentative de délimitation, de définition, qui naît d’un rapport (de force). Sur un fond rose et blanc, tout en surface et en transparence, surgit une forme composée de deux masses colorées, deux matières picturales. Forme sur fond : réquisit minimal de la perception. Action minimale de peinture. La peinture tiendrait-elle dans ce geste : déposer des pigments colorés sur une surface plane ?
Elodie Guida
Jusqu’au 5/04 à la galerie de l’Ecole Supérieure des Beaux-arts de Marseille.
Rens. 04 91 90 68 90