Les Rencontres du 9e Art 2013
Sang 9
Les Rencontres du 9e art fêtent leur dixième anniversaire et réussissent, cette année encore, à mettre en lumière les atours d’une bande dessinée qui n’en finit plus d’élargir son public.
Au vu du nombre d’éditions, on pouvait redouter que les Rencontres du 9e Art ne soient devenues un de ces rendez-vous trop formels : une situation gênante, dans laquelle se retrouve coincé le public, fatigué d’une bande dessinée qui se reposerait sur ses lauriers. Ce serait oublier qu’en dépit de son obsession à être reconnue comme un art à part entière, la bande dessinée demeure avant tout une entité qui échappe à toute définition. Puisque toujours en accord avec son temps, elle a constamment su être capable de toucher les différentes générations de lecteurs. En plus de permettre au public, comme tous les festivals de BD, d’échanger avec les auteurs, les Rencontres du 9e Art célèbrent aussi, et surtout, l’union de la bande dessinée avec les « autres arts associés ». Au milieu des nombreuses expositions qui jalonnent la ville et le printemps, se dresse un temps fort, immanquable pour les fans, celui du Week-end BD, réunissant plus de cinquante auteurs et dessinateurs à la Cité du livre. Parmi eux, Herr Seele, qui vient présenter pour la première fois en France son atypique Cowboy Henk. En compagnie de Kamaragurka, grand humoriste et compatriote belge, le dessinateur a donné vie à un personnage décalé qui, depuis trente ans, défie la morale et les clichés. Autre artiste mis à l’honneur cette année : Jacques Ferrandez. Après L’Hôte, le dessinateur s’est lancé dans l’adaptation de L’Etranger. L’exposition qui lui est consacrée lève le voile sur une bande dessinée dont les illustrations redonnent un second souffle au texte d’Albert Camus. Egalement présents, le célèbre illustrateur Blexbolex, ou encore les graphistes de George Magazine et les auteurs de la collection Métamorphose. Tous participeront aux traditionnelles séances de dédicaces, mais seront également disponibles lors de rencontres plus intimistes, comme les « Cafés BD » et autres « Canapés », autant de manières originales et différentes d’échanger avec ses artistes favoris.
Anthony Michel et Adrien Courteau-Birais