Les Rencontres du Cinéma sud-américain
La terre de la folie
Pour la douzième édition des Rencontres du Cinéma Sud-Américain, l’ASPAS ouvre une fenêtre sur le dynamisme et la créativité d’une production mal exportée.
A l’instar du cinéma africain, et malgré une grande richesse de production, le cinéma sud-américain peine à trouver des distributeurs dans nos contrées, et s’ouvrir ainsi un nouveau public finalement peu au fait de son actualité, malgré les quelques blockbusters du continent ayant réussi à traverser l’Atlantique. C’est alors le moment où les festivals et autres rencontres prennent le relais, telle l’équipe de l’Association Solidarité Provence Amérique du Sud (ASPAS), qui investit Marseille et sa région pour un voyage cinématographique allant de l’Argentine au Venezuela, du Chili au Mexique. Les membres organisateurs de ces rencontres s’enorgueillissent d’une programmation permettant la découverte de véritables pépites venues des principaux pays du continent, et insistent sur le caractère inédit des projections, de nombreuses œuvres étant présentées en avant-première, parfois mondiale. Plus d’une vingtaine de films, longs et courts confondus, constituent la trame de cette douzième édition, avec au menu la sempiternelle compétition, dont le jury, présidé par le cinéaste argentin Santiago Carlos Oves, récompensera longs et courts-métrages sélectionnés. L’intérêt d’un tel événement est évidemment ailleurs, en premier lieu dans la découverte d’œuvres prometteuses, à commencer par El secreto de sus ojos, de Juan José Campanella, précédé d’une critique dithyrambique et d’une poignée de prix, dont un Oscar du meilleur film étranger. Un opus qui, avec la dernière œuvre de Santiago Carlos Oves, Fantasmas de la noche, devrait confirmer la vitalité de cette nouvelle vague argentine qui déferle sur nos écrans depuis quelques années, à ressac régulier. Autre moment attendu, la présence, dans la sélection, d’œuvres vénézueliennes. La production cinématographique nationale a connu ces dernières années de grandes zones de turbulences, et il semble bien qu’un nouveau courant de cinéastes refasse surface, timidement d’abord, puisqu’il s’agit essentiellement de courts-métrages ; mais l’équipe des rencontres nous confirme bel et bien que de nombreux longs-métrages sont en cours de réalisation, et devraient faire partie des sélections futures. En attendant, trois courts et un long, Macuro d’Hernan Jabes, seront présentés au public lors de cette édition 2010. L’ASPAS met également le cinéma chilien à l’honneur, en invitant le réalisateur German Berger Hertz, dorénavant installé en Espagne, pour la présentation de son documentaire Ma vida con Carlos, film de quête sur la famille, l’histoire, le pays. Le FID, pour la carte blanche qui lui est proposée, présentera quant à lui le film du Chilien José Luis Torres Leiva, Obreras saliendo de la fabrica, œuvre radicale et référencée, forme d’hommage au cinéma des Lumière. Les productions colombienne, mexicaine, nicaraguayenne et uruguayenne seront également du voyage. Enfin, les rencontres ont cette année décidé d’ouvrir leur habituelle thématique au polar, sujet particulièrement décliné dans la production cinématographique sud-américaine, avec quatre films, dont deux opus de l’invité principal, Santiago Carlos Oves. Ces cinq jours en forme d’explosion cinématographique s’achèveront par une traditionnelle soirée de clôture, baignée de cultures cinématographique, musicale et culinaire latino-américaines.
EV
Rencontres du Cinéma sud-américain : du 15 au 20/03 au Variétés, au CRDP et à la Friche. Rens. 04 91 48 78 51 / www.aspas-marseille.org