Les trois visages de la peur (Italie/France – 1963) de Mario Bava
Comme la mode l’exigeait au début des années 60, le fantastique a puisé sans vergogne dans le catalogue riche d’auteurs classiques (Poe en tête), ce que Bava ne se priva pas de faire. Mais l’autre mode de l’époque, dans le genre horrifique, s’appelle le « film à sketches ». Autrement dit, plusieurs courts-métrages vaguement reliés par un fil rouge et assemblés sous un titre commun. Ici : Les trois visages de la peur. Une fois encore, Bava s’en sort bien, très bien même. Le budget, loin d’être colossal, lui laissant peu de marge de manœuvre, il opte essentiellement pour le huis clos. Convoquant quelques acteurs sur le retour (Boris Karloff), ou des inconnu(e)s (dont une Michèle Mercier pas encore mutée en Angélique), il donne à ces histoires macabres tout son savoir faire. Résultat : la photo est splendide (peut-être une de ses plus réussies), l’atmosphère grisante et le plaisir, grandissant.
LV