Quand l’Etat tient le haut de la fiche
Les amis, nous faisons probablement partie des 60 millions de Français qui vont gentiment faire un cadeau de Noël à la Police, aux services de renseignement et à tous les pirates ayant leurs dix doigts. Au gouvernement et à celui qui suivra. Toutes les informations privées que nous avons confiées à la Préfecture pour refaire notre carte d’identité vont être regroupées dans un seul et unique fichier centralisé. La couleur de nos yeux, nos empreintes digitales, notre adresse, notre mail, notre photo, notre signature, les noms, dates, lieux de naissance et nationalité de nos parents. Cadeau. Ça fait plaisir. Le Conseil national du numérique vient de remettre un avis sur ce sujet : en substance, des risques importants pour des gains non démontrés. Et d’insister sur l’importance de l’établissement d’un tel fichier pris pourtant au détour d’un décret, sans qu’un débat de société n’ait anticipé ce choix technologique. Les dernières révélations de Snowden sur la surveillance de masse, la récente adoption britannique d’un texte de loi liberticide, les déclarations de la CIA sur la possible interférence de la Russie dans l’élection de Trump témoignent à nouveau combien le méga fichier T.E.S. (pour Titres électroniques sécurisés) sera ouvert aux quatre vents. Cazeneuve Premier ministre, après avoir initié sa création en qualité de ministre de l’Intérieur, ne se déjugera pas. Hollande président honoraire, pas moins. La légalisation de la surveillance de masse française restera dans son bilan comme une de ses taches. Il est pourtant fier de nous avoir sali.
Victor Léo