L’Héritier de village de Marivaux
Marqué par la faillite de la banque Law en 1720, qui contraindra l’État français à vivre d’expédients jusqu’à la Révolution et le laissera personnellement sans le sou, Marivaux écrit cinq ans plus tard cette farce cruelle sur l’argent roi, montrant son intérêt pour la réalité sociale de son époque, loin des chroniques sentimentales qui feront son succès. Avec acuité, l’auteur y tourne en dérision le ridicule des nouveaux riches autant que la cupidité de leur entourage. Optant pour une mise en abyme, Sandrine Anglade installe ses comédiens et deux musiciens du groupe pop marseillais Aline dans un décor de coulisses. Multipliant les allers-retours entre passé et présent, elle adapte ainsi avec audace ce texte méconnu de Marivaux, qui résonne tant avec l’actualité.
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