L’Interview : Didier Landucci
Après dix ans de bons et loyaux services, les Bonimenteurs tirent bientôt leur révérence. Moitié du duo d’improvisateurs, Didier Landucci poursuit l’aventure en solo. Entretien avec l’auteur et comédien, qui nous dévoile son nouveau projet.
Quelle a été votre motivation pour passer au solo ?
J’avais depuis très longtemps l’idée de monter seul sur scène, presque avant les Bonimenteurs. Ça fait dix ans qu’on a créé les Bonimenteurs avec Jean-Marc, et on a décidé de les arrêter, car ils ont fait leur chemin. On continue à travailler ensemble, mais lui a d’autres velléités dans le cinéma et l’écriture, tandis que je continue la scène. Aujourd’hui, j’ai l’occasion de reprendre mon projet initial, entouré de personnes avec qui j’ai déjà travaillé : Jean-Marc, à la co-écriture du spectacle et à la mise en scène, et Yvan Bonnin, notre régisseur, chargé de l’habillage sonore et lumineux.
Quelle est la teneur du spectacle ? Une grande part sera-t-elle laissée à l’improvisation, comme avec les Bonimenteurs ?
Le spectacle est essentiellement visuel, avec très peu de texte mais beaucoup d’ambiances son et lumière. En quelques mots, c’est l’histoire de Monsieur Ducci, un personnage assez rêveur, naïf et malicieux, qui se retrouve plongé dans différentes situations, et passe d’un univers à un autre par le biais d’une espèce de « buzzer ». Le spectacle est écrit, mais je vais essayer de me laisser suffisamment de liberté pour pouvoir improviser et exploiter les situations. C’est un spectacle plus poétique, mais toujours drôle.
Pourquoi avoir choisi l’Antidote pour la création de ce nouveau spectacle ?
Un spectacle vit et trouve sa vitesse de croisière au bout de cinquante représentations. Jouer à l’Antidote permet donc de me roder en public, ce qui est essentiel. C’est aussi important de présenter le spectacle sur une scène locale : on est né et on vit à Marseille, on est en prise avec ce qui se passe sur la région et sur la ville. C’est une façon de montrer qu’on a délibérément fait le choix de ne pas monter sur Paris, et que c’est possible en tant qu’artiste de rester ici.
Et qu’attendez-vous de Marseille Provence 2013 ? Envisagez-vous d’y participer ?
Participer ? je ne pense pas, parce qu’il fallait rendre des projets et des dossiers en temps et en heure, ce qu’on n’a pas fait pour des raisons de disponibilité. L’autre question était de savoir comment s’intégrer dans quelque chose d’encore flou, même si c’est normal car c’est un événement majeur qui se crée, et se modifie au fur et à mesure qu’il se construit, comme un spectacle. Mais si on nous sollicite pour rentrer dans des cadres bien précis, pourquoi pas ?
Je ne sais pas ce que les décideurs veulent montrer de Marseille à travers la culture au final, et je ne sais pas si eux le savent vraiment non plus, mais ça ne m’inquiète pas outre mesure. Il reste encore deux ans, certains projets sont lancés, j’espère simplement que ce sera abouti. Dans tout ce que vous entreprenez, rien n’est jamais facile à Marseille. Mais au final, une fois qu’on a intégré ce fait, on finit toujours par tirer son épingle du jeu.
Propos recueillis par Yves Bouyx
L’Odyssée de Mister Ducci : jusqu’au 4/06 à l’Antidote (134 boulevard de la Blancarde, 4e). Rens. 04 91 34 20 08 / www.theatreantidote.fr
Les Bonimenteurs : du 9 au 18/06 au Théâtre du Gymnase (4 Rue Théâtre Français, 1er). Rens. 08 20 00 04 22 / www.lestheatres.net
(Un événement est également prévu au Silo le 26/09 ou le 3/10 pour véritablement symboliser la fin de l’aventure.)