L’interview
Youthstar
Après vingt ans de featurings, le flow de Youthstar, l’un des deux MC attitrés de Chinese Man, enflammera Venelles avec une rare énergie. L’occasion d’y découvrir son premier Ep, SA.MOD.
Comment ce EP a vu le jour ?
Pendant ces vingt dernières années, j’ai travaillé sur différents projets avec différents groupes. Il était temps pour moi de bosser mon projet solo. Avec Chinese Man Records, j’ai eu la sensation que c’était le bon moment, et c’est là qu’est né SA.MOD, écrit avec Senbeï, mon producteur.
Après la drum’n’bass, comment expliques-tu la mutation de ton style ?
J’ai fait de la jungle et de la drum’n’bass pendant de nombreuses années, mais j’ai toujours été un fan invétéré de hip-hop et de rap, et bien d’autres styles dont je me nourris, ce qui enrichit mon travail de beaucoup de flows et tempos différents. Ça reste super important à mes yeux d’être le plus éclectique possible.
Alors que tu es habitué aux featurings, de quelle façon la composition de cet EP s’est-elle déroulée ?
Déjà, cet EP m’a permis de prouver que j’étais capable d’écrire dans un large éventail musical. Senbeï est un très bon producteur. Il vient également d’horizons très variés. Quand on s’est retrouvé en studio pour composer ces morceaux, il n’y avait aucune limite. On bossait complètement au feeling. D’ailleurs, on se réserve pour plus tard l’option de faire un morceau de hip-hop qui finirait sur de la dubstep. Plus généralement, pour ce qui est de la production, je suis forcément avec lui, en studio, pour travailler les instrus, et c’est après que je pose les lyrics dessus.
On y retrouve beaucoup d’invités, dont évidemment les membres de la Chinese Man Family. Tes featurings se forment-ils en fonction des affinités ?
En effet. Je souhaitais m’entourer de certains artistes géniaux de par la qualité de leurs flows et de leurs paroles. Ce sont aussi de formidables personnes sur le plan humain. Peu importe avec qui je travaille, l’essentiel reste d’entretenir des goûts artistiques communs et personnels pour que ça fonctionne.
Est-ce différent de monter « seul » sur scène ?
Évidemment, c’est une expérience hors du commun. Par exemple, sur scène avec Chinese Man, nous étions devant des milliers de personnes, mais maintenant, se produire en solo dans de plus petits lieux avec beaucoup moins de monde, c’est une grande chance et j’en suis ravi, c’est cool. Comme ils disent, « taking it back to the roots », et je pense que c’est très important. Je me rappellerai toujours quand j’ai commencé, c’était la même sensation. Commencer quelque chose de nouveau et le reconstruire doucement, brique par brique, dans une bonne et positive way.
Ressens-tu de l’appréhension à défendre ce projet ou l’expérience t’offre-t-elle une certaine confiance et du recul par rapport à ça ?
Je n’ai jamais eu de doute à propos de cet EP. À chaque fois qu’on finissait un morceau, j’étais super satisfait du résultat. En plus, j’ai une team sensationnelle derrière moi (Chinese Man Records), en qui j’ai absolument confiance, et dont je prends la critique très au sérieux. Ils étaient également vraiment convaincus par ces morceaux. Alors, oui, très heureux de l’aboutissement de ce projet.
SA.MOD est-il une consécration ou simplement une nouvelle direction artistique à explorer ?
C’est une nouvelle direction en tant qu’artiste solo, mais je suis aussi super content de faire partie de Chinese Man, et c’est quelque chose que je ne veux pas changer dans le futur. C’est la famille ! Quand nous sommes tous ensemble sur scène, c’est vraiment quelque chose de magique. Je suis super heureux de la voie que ma carrière prend en ce moment, et suis toujours prêt à repousser mes limites, essayer sans cesse de nouvelles choses.
Pourrais-tu nous expliquer l’origine de ta collaboration avec Chinese Man ?
Nous nous sommes rencontrés en 2010 grâce à Taïwan MC. Ils étaient à la recherche d’un nouvel MC pour intégrer leur live. Il m’a présenté à eux et ils m’ont invité à les rejoindre sur scène au 104 à Paris. Le concert s’est super bien passé. Ils m’ont ensuite proposé de les suivre sur d’autres dates… C’est comme ça que tout a commencé. Depuis, nous avons construit des relations professionnelles et personnelles solides. Nous sommes très proches.
Comment s’annonce 2018 ?
Je vais continuer de tourner avec Chinese Man et aux côtés de A State of Mind. On a de nombreuses dates qui s’annoncent un peu partout dans le monde. Je suis super excité. Je me produirai également en solo avec Senbeï. Les prochaines dates seront annoncées sous peu. En parallèle, je travaillerai sur mon prochain EP avec lui.
Et quand je ne serai pas pris par la musique, je serai chez moi à Bordeaux en tant que père de mes deux magnifiques filles, et pour passer du temps avec ma fabuleuse girlfriend.
Que penses-tu du public marseillais ? Est-ce que Marseille représente un endroit particulier pour toi ?
J’ai toujours adoré jouer à Marseille. Le public est toujours réceptif et chaud, comme lorsqu’on a joué à la Fiesta des Sud, c’était juste démentiel. Big Up Marseille !
Des coups de cœur musicaux en ce moment ?
Je m’intéresse à tout. Je suis surtout un grand fan de UK hip-hop. Tellement de bons artistes viennent de Grande-Bretagne… Et, bien évidemment, tous les artistes qui ont travaillé avec moi sur SA.MOD…
Propos recueillis par Amandine El Allaui
Rens. : 04 42 54 93 10 / www.venelles.fr / www.facebook.com/mcyouthstar
Youthstar + A.S.M Soundsystem > le 16/12 à la Salle des Fêtes de Venelles
De formation drum’n’bass, le rappeur londonien Youthstar, devenu MC attitré du groupe Chinese Man et généralement habitué aux featurings, « matérialise sa montée en puissance » en solo avec un premier EP, SA.MOD, riche de la vitesse de son flow, de ses productions mêlant scratch, rock et samples hip-hop, mais aussi de ses collaborations telles qu’avec Deluxe, Taïwan MC, Big Red ou encore A State of Mind. Pour cette soirée Comparses & Sons, il partagera justement la scène avec ce dernier collectif britannique, entendu sur les plus grands succès de Wax Tailor. Pour mettre, ensemble, le feu aux poudres.
AEA
www.comparsesetsons.fr