London Nights (GB - 1h35) d’Alexis Dos Santos avec Fernando Tielve, Déborah François, Michiel Huisman…

London Nights (GB – 1h35) d’Alexis Dos Santos avec Fernando Tielve, Déborah François, Michiel Huisman…

L’auberge anglaise

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A l’évidence, London Nights ne restera pas dans les annales du cinéma. Mais avouons que, tout comme avec Deux garçons, une fille, trois possibilités ou Before Sunset, on se laisse doucement contaminer par la légèreté des errances sentimentales londoniennes de ce jeune Espagnol (à la recherche de son père) et de cette jeune Française (à la recherche de l’amour). A partir de cette trame ultra réduite — qui n’a a priori pas grand-chose à dire ni à prouver et qui sent l’apologie du cliché romantique adolescent —, Alexis Dos Santos arrive à agencer un film réellement attachant. Ce qui, par les temps qui courent, n’est pas si facile à trouver. Dans une confusion bon enfant, ne sachant pas trop s’il doit refaire Nine Songs, montrer Londres ou s’appesantir sur tel ou tel personnage, Dos Santos n’opte pour rien et donne ainsi un côté involontairement accidentel à son film. Et ça marche… Les scènes visuellement « tendance » (cuts, enchaînements tronqués, images « polaroïd »…) et les moments « dramatiques » sur fond de folk, de rock et de défonce font suite à des instants volés superbement sensuels. On passe ainsi, sans barrière, du brouillon et du redit au sublime, de l’agacement à l’enchantement, du faux au juste. Et c’est ce côté « Nouvelle Vague » (très belle scène de triolisme que Godard n’aurait pas reniée), assimilable à l’imprévu de l’existence, qui donne sa vraie fraîcheur à ce long-métrage parfaitement imparfait. Bien entendu, conclure ce genre d’histoire, avec un scénario aussi mince, reste compliqué. Ces tranches de vie tenues entre elles par un fil rouge quasi abstrait offrent des centaines de fins possibles. London Nights en privilégiera une parmi d’autres, qui ressemble à l’état d’esprit du film : aérienne et simple…

Lionel Vicari