M : i : III (Mission impossible III) – (USA – 2h06) de J. J. Abrams avec Tom Cruise, Philip Seymour Hoffman…
Que pouvons-nous attendre aujourd’hui d’un film au budget colossal dont le succès annoncé repose essentiellement sur notre attachement affectif à une série qui nous a bercé très jeunes ? Peut-être pas des émotions fortes mais seulement… (lire la suite)
Le James Bond du pauvre
Que pouvons-nous attendre aujourd’hui d’un film au budget colossal dont le succès annoncé repose essentiellement sur notre attachement affectif à une série qui nous a bercé très jeunes ? Peut-être pas des émotions fortes mais seulement, et c’est déjà beaucoup, un divertissement plaisant. Le résultat de cette troisième mission apparaît très vite : c’est un échec, le spectacle s’avère beaucoup plus ennuyeux que distrayant. Concernant les deux premières adaptations cinématographiques, les noms Brian De Palma et de John Woo suffisaient à entretenir notre intérêt et permettaient aux films de posséder une identité propre. Aux commandes de M:I 3, on retrouve J.J. Abrams dont c’est le premier long-métrage, mais qui a déjà travaillé pour le petit écran (on lui doit notamment les séries à succès Alias et Lost). Vous décidez donc, malgré cela, d’aller voir le film. Vous aller payer pour voir Mission Impossible 3, pour voir de l’action, du suspense, des gadgets farfelus qui permettent à nos héros de se sauver de toutes les situations périlleuses. Erreur ! Dès le début du film, vous vous retrouvez en pleine sitcom : dialogues rachitiques, images vides de sens et sourires à tous les étages du genre « regardez comme on est heureux avec ma fiancée », car il faut le savoir, l’agent Hunt (Tom Cruise, vous l’aurez compris) est amoureux… et pour nous, ça sent le roussi. Même la scène inaugurale de tous les épisodes qui détermine la mission à accomplir est décevante : contenu dans un appareil photo jetable, le message s’autodétruit dans un nuage de fumée qui ne ferait même pas peur à un rescapé de Tchernobyl. Pour nous donner l’impression d’être au cœur de l’action, le réalisateur n’a rien trouvé de mieux que de faire bouger la caméra dans tous les sens, solution dérisoire qui ne masque aucunement le vide scénaristique et l’absence de rythme. Sorte de James Bond du pauvre, M:I 3 s’avère un produit de plus sur le marché du divertissement qui nous propose parfois de belles surprises. Produit par (et pour) Tom Cruise, on ne peut en sauver grand-chose, excepté peut-être la prestation de Philip Seymour Hoffman dans le rôle du méchant. On attend avec impatience les aventures de 007.
nas/im