Martin Amis – Chien jaune (Gallimard)

Si je n’avais jamais lu Le Dossier Rachel de Martin Amis, je ne serais sûrement pas tombé amoureux de la littérature, des livres, des mots — de leur musicalité et puissance d’évocation — et, surtout, je ne serais pas devenu journaliste… (lire la suite)

Si je n’avais jamais lu Le Dossier Rachel de Martin Amis, je ne serais sûrement pas tombé amoureux de la littérature, des livres, des mots — de leur musicalité et puissance d’évocation — et, surtout, je ne serais pas devenu journaliste. Si Amis « m’a tuer » à l’adolescence pour mieux me ressusciter, on n’a toujours pas pris en France la mesure de cet auteur. Rapport à la langue sans doute, vraisemblablement intraduisible, toute en allitérations et jeux de mots fameux. Rapport aussi au décalage horaire entre écriture et traduction qui n’a jamais permis de prendre pleinement la mesure d’un auteur inscrit dans l’actualité. Il aura ainsi fallu patienter quatre ans pour s’enivrer de ce Chien jaune, post-11/09, choral, drôlissime, rhizomique, (trans)porté par une foultitude de personnages déjantés, quatre histoires qui s’entremêlent et un dénouement qui vous retournera comme un crêpe. En lisant les destins de Clint, Xan, Henry & Co., vous réaliserez pourquoi Amis est l’écrivain qui a le plus influencé le journalisme depuis vingt ans, dont un des rédacteurs de ce journal.

HS