Martin Mey

Portrait : Martin Mey

Le joli mois de Mey

 

Regard franc et mélancolie en bandoulière, Martin Mey réapparaît pour conquérir la scène avec un premier album, Taking Off, et un live en forme de spectacle audio-visuel. Rencontre au Cabaret Aléatoire. En pleins préparatifs.

 

Né à la ville, en région parisienne, Martin Mey renaît à la campagne, dans le Sud de la France. C’est là que le trentenaire puise ses harmonies. C’est là que ses mélodies prennent leur envol. Mais attention, « je veux parler de moi de façon poétique sans tomber dans le romantisme » présice-t-il, tout en restant flou lorsqu’il s’agit de définir sa couleur musicale : « Une musique étrange et élégante… C’est difficile à décrire et ça me plaît. »
Sa palette mélodique, qui emprunte à plusieurs styles (pop, soul, rock) sans trancher, déteint jusqu’à ses aménagemennts scéniques. Le temps des répétitions, Martin le rêveur devient d’ailleurs Martin le bricoleur : épaulé par le collectif allemand Tape Over, il parachève l’atmosphère scénique, à l’aide de seuls rubans. Scotché par le charme du tape art (réalisation d’œuvres à partir de rubans adhésifs), il en déroule pour toutes les occasions, sur la couverture du disque, dans ses clips, jusqu’à son salon, où il s’exerce : « Il y a un truc organique qui me plait. Le côté éphémère, c’est désinhibant. »
Participer à la mise en place des décors, à la création visuelle des clips ainsi qu’à la réalisation des motifs de la pochette d’album sont autant de moyens pour Martin Mey de s’impliquer personnellement dans son projet musical. Il avoue d’ailleurs avoir toujours aimé les artistes qui s’impliquent bien au-delà du seul cadre musical, à l’instar de Joseph Arthur. Un chanteur américain adepte du DIY, qui s’illustre notamment en peignant régulièrement des toiles pendant ses concerts. Voilà le genre de personnages à qui Martin Mey voudrait ressembler, même s’il se cache derrière une sorte certaine forme de modestie. « Je ne serai jamais peintre ou dessinateur. Mais pratiquer le tape art, c’est une façon de me mettre en avant, sans me montrer physiquement. » En revanche, si il y a bien un domaine où Martin Mey se sent à l’aise, c’est le chant. Une certaine délicatesse irrigue l’ensemble de ses compositions : « C’est ce qui me transporte le plus. » Dans Taking Off, les chœurs s’avèrent omniprésents, lorsque les textures vocales s’entremêlent sur certains morceaux (It Just Happens avec Paulette Wright, Seed Song avec Emma Meyer), offrant des accents soul à l’ensemble.
En riant, le chanteur se souvient de ses débuts : « Je murmurais des chansons très tristes à vingt ans. » Il fait d’ailleurs ses premières armes sur scène alors qu’il est encore étudiant en sciences politiques à Aix-en-Provence. « J’ai eu une révélation pendant un concert le 24 septembre 2005 en jouant devant une trentaine de personnes dans un salon de thé. » Il est musicien, il sera musicien ! Depuis, Martin a abandonné les chansons en solo avec sa loop station pour s’entourer, il y a un an, de personnalités venues de tous horizons. A l’instar du batteur Laurent Tamagno (que l’on a pu découvrir aux côtés de M83 ou Danton Eeprom) et Simon Henner (Nasser, Husbands), qui a arrangé et produit l’album, et qui sera également présent sur scène au Cabaret pour présenter son nouveau projet d’électro/house analogique French 79. Fier de ce qu’il a accompli, Martin n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Car même s’il s’agit juste d’une halte dans sa vie musicale, elle mérite pourtant le plus grand intérêt.

Clarisse Treilles

 

Martin Mey : le 19/12 au Cabaret Aléatoire (Friche la Belle de Mai – 41 rue Jobin, 3e).
Rens. : 04 95 04 05 09 / www.cabaret-aleatoire.com

Pour en (sa)voir plus : www.martin-mey.com