Mes nuits sont plus belles que vos jours
Le festival Nuits Métis fête cette année ses treize ans d’existence. Lieu de rencontre entre artistes africains et européens, il nous propose beaucoup plus qu’une simple succession de concerts… (lire la suite)
Le festival Nuits Métis fête cette année ses treize ans d’existence. Lieu de rencontre entre artistes africains et européens, il nous propose beaucoup plus qu’une simple succession de concerts.
Les Nuits Métis déménagent. Ancré pendant de nombreuses années à La Ciotat, le festival ne bénéficiait plus ces derniers temps du soutien de l’équipe municipale, et c’est tout naturellement à Marseille qu’il a trouvé refuge. « Bouger, cela correspond à l’esprit du festival, ça fait ressortir son côté nomade. Le festival, c’est à Marseille. Mais il y a aussi des actions à l’année en Algérie ou en Guinée » précise Marianne Doullay, chargée de la communication. Le festival est donc basé cette année à Marseille, mais il demeure itinérant en nous proposant des soirées à Salon-de-Provence, Port-de-Bouc, Aix-en-Provence ou Septèmes-les-Vallons. S’inscrire sur le territoire, c’est une des particularités de Nuits Métis qui en possède bien d’autres, comme celle de proposer onze concerts dont un seul est payant ! Côté musique, même credo : ne perdez pas votre temps à chercher des têtes d’affiche, ici les concerts proposés sont presque tous nés de rencontres et d’échanges. Un des moments forts de l’édition 2006 sera la présentation d’Electro Dunes, création issue de la collaboration entre le Marseillais Barbés D et des musiciens algériens perpétuant la tradition d’une transe saharienne, soit la rencontre de l’électronique et de l’acoustique suivant une voie qu’avait ouverte il y a quelques années l’aventureux Imhotep. C’est aussi avec émotion qu’on attend le retour de M’Bady Kouyaté, célèbre joueur de kora déjà programmé sur le festival et qui revient cette année avec sa femme, ses enfants et son neveu pour nous montrer que la musique en Afrique est aussi une affaire de famille. Nuits Métis, c’est plus qu’un simple festival : ici la musique s’inscrit dans un cadre beaucoup plus large, et les concerts demeurent la vitrine d’un travail quotidien qui vise à concilier culture, social et pédagogie. C’est ainsi qu’en collaboration avec ASF (Animateurs Sociaux Urbains Sans Frontières) et le centre social La Gavotte Peyret (Septèmes-les-Vallons), des jeunes partent chaque année en Algérie pour participer à un chantier qui vise à doter Béni Abbès d’un centre culturel. Une action du même type est menée en Guinée. Plus près de nous, c’est dans les écoles que Marc Ambrogiani – directeur du festival – intervient. Accompagné d’un joueur de kora, il s‘évertue à expliquer aux élèves la transmission orale d’un savoir musical entre les générations, et nous réconcilie du même coup avec l’apprentissage de la musique à l’école pour lequel le maniement de la flûte n’est plus indispensable… Que de progrès ! Ces diverses actions renforcent l’intérêt que l’on peut porter au festival, qui a déjà réussi son premier pari : s’inscrire dans la durée tout en restant aussi actif. Nuits Métis, c’est donc une très belle occasion de fêter le début de la saison estivale en écoutant un peu plus que de la musique…
nas/im
13e Festival Nuits Métis, du 19 juin au 1er juillet à Marseille et alentours
Programme : voir agenda et www.nuits-metis.org
Rens. 04 91 42 86 23