Michael Clayton – (USA – 1h59) de Tony Gilroy avec George Clooney, Tom Wilkinson…
On ne va pas s’étendre sur les imperfections scénaristiques de Michael Clayton (scènes de respiration inutiles, prévisibilité du final…), ça ne servirait à rien. Le résultat valant ici surtout par son propos…
What else ?
On ne va pas s’étendre sur les imperfections scénaristiques de Michael Clayton (scènes de respiration inutiles, prévisibilité du final…), ça ne servirait à rien. Le résultat valant ici surtout par son propos, à la fois dénonciateur et avisé. On s’attardera donc plus sur la représentation symbolique (et déontologique) qu’a aujourd’hui ce type de film. En premier lieu, cela prouve par a + b que la possibilité de se défaire d’un système aussi puissant que celui d’Hollywood pour engendrer des œuvres intelligentes (et non des consommables) reste encore envisageable. Soderbergh, Clooney, Pollack signant, entre autres, la production. Les capitaux, via Section Eight, ont permis de développer librement un projet sagace qui repose principalement sur la vraisemblance des situations et leur proximité avec l’actualité ainsi que sur la crédibilité des personnages (Michael Clayton s’apparente à la figure du anti-héros). Michael Clayton marque aussi le retour vers ce cinéma engagé qui prévalait dans les années 70 et dont les Lumet, Pakula et ce même Pollack se sont faits les principaux artisans. Clooney, digne héritier, assume ce rôle et creuse dans cette voie. Après Good Night and Good Luck et le maccarthisme (peut-être plus effectif maintenant que dans les 50’s), après Syriana et les enjeux étroits et si complexes du pétrole, le tour est venu de s’attaquer à ces intouchables compagnies internationales qui règnent sur nos existences à coups de milliards de dollars. Si l’impression tenace d’avoir inscrit dans votre dos les douze numéros d’un code barre ne vous lâche pas, si un sentiment d’impuissance s’agite en vous face à l’état des lieux, alors vous ne pourrez qu’approuver la riche initiative de ce Michael Clayton.
Lionel Vicari