MIDI libre
Huitième édition pour le festival de musique « pop moderne » qui rayonne chaque été sur les plages et les hauteurs de Hyères. Prêts pour une descente dans le MIDI ?
Pour le fun, on s’est amusé récemment à aller voir sur le site du MIDI Festival le line-up des éditions précédentes, autant dire tous les artistes qu’il s’est aventuré à programmer depuis 2006, année de sa première installation à Hyères. Bigre, quel choc ! Plutôt portés sur tout ce que la pop indépendante compte de formes et de couleurs à notre époque, nous avons dès le début de cette histoire soutenu l’esthétique défendue par Frédéric Landini (programmateur), parce qu’elle nous interpellait directement, parce qu’elle s’évertuait à prendre corps sur un terrain vierge de toute influence idoine. Mais il faut bien le reconnaître : à chaque édition qui s’annonçait, nous ne connaissions pas la moitié des artistes programmés. Comme tout le monde… Aujourd’hui, avec le recul, nous mesurons le chemin parcouru : c’est effectivement un catalogue de tout ce que la pop a offert de plus excitant, transversal et novateur au cours de ces dernières années. Combien d’artistes ont fait leurs premières scènes françaises à MIDI avant de se voir catapultés, un ou deux ans plus tard (autant dire une éternité), sensations médiatiques du moment ? Ce listing proprement hallucinant témoigne d’une chose : les gens qui sont derrière cet événement ne l’ont pas créé pour faire tourner une baraque à bières, mais bien parce qu’ils ont ça dans les veines. Concrètement, pour ceux qui ne connaissent pas encore, MIDI propose l’espace d’un grand week-end, fin juillet, des concerts de jeunes groupes pop venus des quatre coins du globe – tous prometteurs, tous iconoclastes. Généralement, l’affaire se déroule dans la pinède de la Villa Noailles, haut lieu de l’architecture varoise ayant appartenu à des mécènes d’art, ainsi que sur les plages (pour des Dj-sets qui font office de « before » à savourer en maillot). C’est toujours le cas, mais depuis deux ans, MIDI a franchi un cap. D’abord en 2010, année où il s’est pleinement décidé à jouer la carte de l’hédonisme by night en ajoutant un volet électro, sur la plage de l’Almanarre. Il était nécessaire de faire danser les festivaliers après les concerts, et l’idée de confier les clefs de la chose à un Amateur éclairé (Olivier Kerdudo) a tenu ses promesses. Ensuite en 2011, avec la décision de réquisitionner l’Hippodrome de la Plage pour s’offrir enfin une tête d’affiche internationale (Primal Scream). Cette année, c’est Bon Iver qui est appelé pour rameuter les troupes, et vous ne le verrez pas beaucoup ailleurs… MIDI en est donc à un stade de son histoire où il n’a plus grand-chose à prouver, mais tout à approfondir. Pour le festivalier lambda comme pour le mélomane éclairé, il est donc totalement recommandé de venir découvrir ces talents de demain que sont, entre autres, Willy Moon, Arthur Beatrice, Jagwar Ma, TheShining, Palma Violets et Disclosure, mais aussi de célébrer l’excellence de Thurston Moore et François & The Atlas Mountains (côté scène), Pearson Sound, Dixon et Blondes (côté plage). Nous ne perdrons pas de temps, sous prétexte de vous donner des billes, à tenter de ranger vainement dans des cases ces artificiers de la pop du 21e siècle, pour ne pas vous faire oublier l’essentiel : MIDI est LE temps fort de cet été en musique(s).
PLX
Du 27 au 29/07 à Hyères. Rens. www.midi-festival.com