La logique le sous-tend, les faits le démontrent. La pauvreté ne cesse d’augmenter dans notre pays et à Marseille d’autant plus. L’INSEE avait déjà délivré son diagnostic : les inégalités et le taux de pauvreté ont augmenté en France, par l’effet de l’instauration de la flat tax, impôt forfaitaire permettant aux possesseurs de comptes bancaires déjà fournis d’accroitre considérablement leurs revenus, et de la baisse des allocations au logement, qui n’ont pas été suivis de la hausse des salaires. Le Collectif Alerte PACA nous alarme, au terme d’un travail coordonné, d’un constat d’aggravation sévère de la pauvreté à Marseille du fait de la situation sanitaire, sur un terrain où déjà « l’ultraprécarité » était implantée. Le rapport de ce collectif d’associations et d’ONG, relayé par Marsactu, évoque l’exemple de l’intervention inédite à Marseille de Médecins sans Frontières dès décembre 2019 ou d’Action Contre la Faim en avril 2020. Et nous serions au milieu du gué… Aides directes, filets de sécurité renforcés, la question des moyens alloués sera cruciale.
La discussion du budget de l’Union européenne est en cours d’examen pour la période 2021-2027. L’un des enjeux est la création par l’Europe de ressources propres, en dehors des contributions directes des États membres. Est notamment discuté un projet de taxe sur les transactions financières (TTF) qui pourrait rapporter plusieurs dizaines de milliards d’euros pour répondre à l’urgence sociale et climatique. La TVA impose une taxe de 20 % sur chaque achat d’un consommateur lambda ou de 5.5 % sur les produits de première nécessité. Une opération de spéculation est imposée à 0 %. La coordination de l’ensemble des États membres est nécessaire à l’instauration de cette taxe, mais la France joue un double jeu, qui proclame sa volonté d’aboutir mais sabote en même temps sa réalisation en négociant des conditions la rendant impraticable. La pandémie dessine plusieurs voies d’avenir. Puisse-t-elle au moins éclairer la sortie.
Victor Léo