Moolaade – (Sénégal – 2002 – 1h57) de Sembene Ousmane (Les films du Paradoxe)
Avec Moolade, le grand Sembene Ousmane a confirmé sa position unique au sein de la production cinématographique africaine. Un chef d’œuvre, osons-le dire, qui attaque de front le terrifiant sujet de l’excision…
Avec Moolade, le grand Sembene Ousmane a confirmé sa position unique au sein de la production cinématographique africaine. Un chef d’œuvre, osons-le dire, qui attaque de front le terrifiant sujet de l’excision, d’une matière subtile et kaléidoscopique. Car le réalisateur ne s’attache jamais aux aspects les plus crapuleux de cette tradition aberrante, mais s’appuie sur son histoire pour proposer une peinture lucide et profonde de la société panafricaine. Les valeurs traditionnelles, mises en avant pour légitimer un pur processus de soumission, sont confrontées à la notion de liberté d’expression. Soit la valeur du « Moolade » (dont la traduction anglaise est « protection ») contre la valeur traditionnelle. Mais au-delà, c’est une Afrique en lutte, faite de paradoxes, qui intéresse réellement Sembene Ousmane, grand pourfendeur des inégalités de ce siècle.
EV